Bien que l’association Shams soit reconnue par l’État depuis mai 2015, son devenir est plus qu’incertain à l’heure actuelle. En effet, selon le gouvernement, elle serait « contraire à l’islam » et heurterait « la sensibilité arabo-musulmane du peuple tunisien ».
« Si les organisations de défense des droit humains et des minorités sexuelles sont forcées de mettre la clé sous la porte, c’est l’image même de la Tunisie comme sanctuaire de liberté et de démocratie dans la région qui en pâtira « , déplore Amna Guellali, la directrice tunisienne de l’association Human Rights Watch.
Cette tentative du gouvernement intervient après une décision de justice reconnaissant la légalité de Shams.
La loi en Tunisie exige des associations qu’elles “respectent les principes de l’État de droit, de démocratie, de pluralité, de transparence, d’égalité et de droits humains”, et “interdit l’incitation à la violence, à la haine, à l’intolérance et à la discrimination fondée sur la religion, le genre ou la région”.
Le secrétaire général du gouvernement a donc déposé une plainte en 2016, accusant l’association d’être en violation avec la loi qui encadre les associations. Le tribunal n’ayant pas relevé d’infractions, la suspension de 30 jours initialement obtenue a été levée depuis.
Le 20 février 2019, le chargé du contentieux de l’Etat a fait appel de cette décision.
Une audience a été fixée au 1er mars concernant le sort de la principale association LGBT de Tunisie.