Résistance Queer 4/5 : Bernard Mathieu, Mister Leather Belgique 2019

A 47 ans, Bernard Mathieu est un des plus éminents militants Bruxellois, Après avoir été élu Mister Leather en 2019, il se consacre à la lutte contre le manque...

A 47 ans, Bernard Mathieu est un des plus éminents militants Bruxellois, Après avoir été élu Mister Leather en 2019, il se consacre à la lutte contre le manque persistant de connaissance du VIH.

Article de KET Magazine traduit depuis l’anglais

Aux côtés de l’association LGBTQI+ Ex-Aequo, il continue de combattre la haine et nous raconte son ultime besoin de briser les tabous.

Bernard, pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivé à participer à Mister Leather Belgique ?

La course pour le titre de Mister Leather était une manière de faire publiquement mon coming-out séropositif. Certains de mes proches le savaient déjà, mais je voulais envoyer un message positif à ma communauté.

La séropositivité est une part de mon identité. Ca n’est pas facile à vivre, oui, mais j’arrive à avoir une carrière et une vie amoureuse bien remplie.

Depuis l’élection, comment vous engagez-vous pour la communauté ?

Avec Ex-Aequo, j’anime des réunions Tea + pour que les personnes séropositives se rencontrent, soient informées pleinement, se parlent et partagent des activités entre eux.

Quelles sont les plus grandes difficultés que rencontrent encore les personnes séropositives en 2020 ?

Commençons par les bonnes nouvelles. A l’exception de certaines personnes, le virus ne tue plus personne. Il y a des traitements et ils sont efficaces. Ensuite, nous savons que le traitement rend le virus indétectable et intransmissible. Cela nous permet ainsi aux personnes de s’engager dans des relations amoureuses et avoir des rapports sexuels en toute sécurité.

Ceci étant dit, beaucoup de difficultés demeurent et la plupart d’entre nous restons discriminés un peu partout. Au travail, par exemple, nous devons trouver des excuses à nos rendez-vous médicaux. Par peur du rejet, nous sommes obligés de cacher notre statut sérologique, en disant par exemple que nous sommes sous PrEP. En ce sens, ces stigmatisations engendrent l’exclusion et des problèmes psychologiques.

Cette discrimination peut entraîner de réelles conséquences quand il s’agit de démarcher avec les institutions. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Beaucoup de services, comme les banques et les assurances, refusent encore d’accorder des prêts immobiliers et des assurances vie aux personnes séropositives. Pire encore, il arrive que d’autres imposent des taux d’intérêt élevés, prétextant que leur santé représente un risque pour le prêteur.

Bien que des lois aient été votées pour éviter ces pratiques, elles sont toujours utilisées aujourd’hui. Faire du profit sur le dos des patients atteints de maladies chroniques est encore plus révoltant.

Quel est le plus grand challenge pour le futur ?

Tout le monde a ses propres projets. De mon côté, je souhaite construire une relation amoureuse à long-terme. Mais, je sais bien que c’est difficile de trouver la bonne personne, encore plus lorsque nous avons le VIH.

Etes-vous confiant dans l’évolution des recherches sur le VIH/SIDA ?

Oui. Mais, nous ne devons pas abandonné le combat pour que les centres de recherches inventent des traitements viables. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas complètement guérir le VIH ou se faire vacciner contre ça. Nous gardons juste le virus en berne dans notre organisme.

De temps à autre, j’ai l’impression que les centres de recherche restent focalisés sur les méthodes d’administration plutôt que sur les nouvelles molécules qui pourraient éradiquer le virus.

Plus d’infos :

Retrouvez l’intégralité de l’article en version originale dans le dernier numéro de KET Magazine, disponible en version numérique.

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