Drag-queen seule et sans famille, Ghost Elektra est née du succès de Lenny Cartwight, de la Tech Noire et de la Night Shift sur la scène queer. Entre Paris, Berlin et New York, elle se fait rapidement un nom et est, aujourd’hui, très suivie sur les réseaux sociaux. A l’occasion de sa prestation pour la tech noire, elle revient sur les coulisses de son personnage.
Qui est Ghost Elektra ?
Ghost Elektra a l’âme sombre et le sang chaud. Elle s’inspire des classiques tech noir et de science-fiction comme Blade Runner, Ghost in the Shell et Matrix.
Mélangeant son amour de la mode et la haute couture avec son goût pour le bondage et le fétichisme, son esthétique est sensuelle, sombre et edgy.
Comment est-elle née ?
Lorsque je vivais a New York, je faisais du hosting en club kid, c’est a dire que je me maquillais et créais des looks. Ca a été mon premier pied dans le milieu. A l’époque, me transformer en femme ne m’intéressait pas du tout, je préférais créer un personnage et jouer avec les formes et les perceptions.
Peu après mon retour à Paris, une amie drag queen m’a proposé de me maquiller pour une soirée, où je me suis tellement amusé. J’ai alors acheté une palette de fard à paupières et quelques pinceaux et me suis finalement lancé.
Quelle est l’origine de son nom ?
Je voulais un nom qui n’ait pas de genre et ai donc choisi « Ghost », nom d’un personnage du jeu Enter the Matrix, car cela représentait bien mon identité visuelle. J’affectionne [cet univers] tout particulièrement, Matrix étant un de mes films préférés qui m’inspire énormément.
Un an plus tard, j’ai hésité à changer pour Elektra par amour pour le personnage éponyme dans les films Marvel, avant de me raviser (beaucoup de drag-queens avaient ce nom). Puis, lorsque je me suis fait un nom, j’ai décidé d’assimiler les deux et depuis je me fais appeler Ghost Elektra.
Quelles sont ses sources d’inspiration ?
Les femmes fortes des films de science fiction, Trinity dans Matrix, Rachael dans Blade Runner et Motoko dans Ghost in the Shell. C’est pour ça que je porte autant de noir, de latex, de vinyle, etc. Il y a la mode des années 80 et les couturiers comme Thierry Mugler et Jean Paul Gaultier.
A-t-elle un signe distinctif ?
Je suis connue pour mon esthétique très alternative, mon amour pour le latex et le bondage, ainsi que les créateurs des années 80. On me trouve souvent soit avec du latex soit avec des épaulettes pointues, tous de couleur noire.
Qu’est-ce que Ghost Elektra a de plus que Lenny ?
L’assurance de monter sur scène face a des milliers de personnes ! Ghost Elektra est comme une armure qui me permet affronter ce stress.
De fait, Ghost Elektra est-elle une drag accomplie ?
Pas tout a fait. J’ai accompli beaucoup plus que je ne pensais jamais accomplir lorsque j’ai commencé, mais je ne me considère qu’à 30% de mes capacites.
Ghost Elektra performe, comme toi, en Europe, à Berlin et Paris, mais aussi aux Etats-Unis. Les opportunités sont-elles différentes, comparées à la scène drag européenne ?
La notion de spectacle est différente. En Europe, les numéros, plus poétiques, racontent une histoire et partagent une émotion, le temps d’une chanson. Tout cela à l’aide d’un look, d’un maquillage, de visuels, de projections, de « props ». Les seules réactions attendues sont des applaudissements.
Aux Etats-Unis, ce sont les looks et le lipsync qui prônent. Les drag-queens se concentrent sur un lip-sync, quelques pas de danse (shablams) et font le tour de la salle pour collecter les billets.
A l’heure du confinement, tu fais le debriefing des tenues dans chaque épisode de RPDR S12 sur ta chaîne YouTube. D’autres sujets vont-ils voir le jour après ça ?
De nouveaux épisodes de Mop Ou Drop vont sortir. Je veux partager plus de tutoriels, dévoiler mes conseils maquillage, mélanger mon amour pour le drag avec ma passion pour la SF, les jeux vidéos, les sous-cultures.
Plus d’infos :
Découvrez Ghost Elektra, drag queen à l’initiative de la Tech Noire.