Résistance Queer 5/5 : Djenk, réfugié gay macédonien

Réfugié Macédonien et militant LGBTQI+ de longue date, Djenk fuit son pays alors qu’il n’a que 19 ans. Résidant depuis cinq ans à Bruxelles, le jeune homme est en...

Réfugié Macédonien et militant LGBTQI+ de longue date, Djenk fuit son pays alors qu’il n’a que 19 ans. Résidant depuis cinq ans à Bruxelles, le jeune homme est en passe d’obtenir son diplôme de fin d’études et n’a jamais cessé de se mobiliser en faveur de ses pairs.

Article de KET Magazine traduit depuis l’anglais

Qu’est-ce qui vous amené à fuir votre pays en 2015 ?

Lorsque j’ai révélé mon homosexualité, mes parents m’ont forcé à quitter l’école et travailler pour payer un loyer pour ma chambre. Rapidement, les tensions sont allées telles que j’ai dû porter plainte pour violences domestiques.

En 2015, j’ai eu une période de profonde dépression, ce qui m’a, un an plus tard, amené à chercher un échappatoire. J’ai alors travaillé dans un supermarché pendant six mois puis ai fui en Belgique.

Quelle était la situation des personnes LGBTQI+ en Macédoine, à cette époque ?

La politique Macédonienne contre les personnes LGBTQI+ était la même qu’en Russie aujourd’hui, prétendant qu’il n’y avait aucun gay dans le pays. Les homosexuels étaient sans cesse visés et ne pouvaient même pas demander l’aide de la police. C’était le parcours du combattant pour trouver un logement et être vous-même en ville était absolument inconcevable.

Avec le nouveau gouvernement, les mentalités commencent à changer. Les macédoniens ont fait leur première marche des fiertés mais la plupart du temps, ils doivent encore cacher leur homosexualité à la société qui les rejette toujours.

Quelle était votre première impression à votre arrivée à Bruxelles ?

J’ai ressenti de la liberté et de la bienveillance, mais, sans amis, travail et formation, c’était difficile de s’intégrer. J’ai alors appris le Français et le Néerlandais et ai fait des études, ce qui m’a rapidement permis de me lier d’amitié avec des personnes de la communauté et qui sont devenus ma seconde famille.

Aujourd’hui, je suis fier de faire partie de la communauté Bruxelloise et de la scène militante. Je passe tous mes soirées dans les bars gay et ai un point d’attache à Rainbow House où je peux pleinement m’exprimer.

Vous êtes passés par toute la procédure administrative avant que votre demande d’asile ne soit acceptée …

Ca a été plus facile pour moi comparés aux demandeurs d’asile issus d’Afrique et du Moyen-Orient. Il y avait peu de demandeurs d’asile Macédoniens, et la Belgique ne connaissait pas très bien la situation du pays.

Les officiers vous posent des questions parfois très personnelles « Qu’est-ce que vous ressentez lorsque vous avez un rapport sexuel avec un homme », « Est-ce purement physique, ou bien émotionnel aussi ? ». C’est gênant mais c’est la procédure.

Finalement, qu’est-ce qui est le plus difficile pour un réfugié LGBTQI+ ?

Le rejet, qui est vécu par la plupart des demandeurs d’asile LGBTQI+. Quand je dis à un autre réfugié que je suis gay, je peux sentir de la désapprobation. Inversement, la réaction est similaire lorsque je dis à un autre gay que j’étais réfugié.

La même logique s’applique aussi aux autorités. C’est facile de prouver que vous échappez à la guerre, mais bien plus difficile de prouver que vous avez fui votre pays parce que vous êtes gay.

Plus d’infos :

Découvrez l’intégralité du témoignage de Djenk dans le dernier numéro de KET Magazine, disponible en version numérique.  

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