Le Refuge : les responsables sur le départ

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Nicolas Noguier et Frédéric Gal ont annoncé leur départ de la direction du Refuge, jeudi 18 février. Cette révélation surprenante intervient après que BCG Group a remis son rapport.

Choc ! Nicolas Noguier et Frédéric Gal ont respectivement quitté leurs fonctions au sein de la fondation Le Refuge, jeudi 18 février. « Le Conseil tient à saluer l’action de celui sans lequel la Fondation n’aurait jamais pu exister, et a tenu à lui proposer symboliquement un poste de Président-fondateur (non-exécutif), s’il l’accepte. », a déclaré le conseil d’administration, à l’origine de l’annonce, dans son communiqué. Ces mêmes départs risquent de mettre le feu aux poudres. A raison, Nicolas Noguier risque “des poursuites judiciaires par la suite”. “Plusieurs personnes veulent porter plainte.”, a précisé Yohann Allemand, initiateur du Collectif des jeunes et anciens bénévoles du Refuge, à Têtu.

Une enquête fracassante

A sa publication, en décembre 2020, l’article de Médiapart est le point de départ d’une grande déflagration. Témoignages à l’appui, le média indépendant mène une longue enquête sur Le Refuge pendant un an. Ligne après ligne, les accusations ont été nombreuses : agressions sexuelles, violences verbales, discriminations, expulsion des réfugié.e.s, etc. “Cette fondation a des pratiques particulièrement douteuses et parfois clairement illégales. […] Les manipulations et menaces que nous subissons toutes et tous de la part du Directeur Général et du Président font que personne ne semble oser s’exprimer depuis plusieurs années sur ces dysfonctionnements qui portent régulièrement atteinte à la dignité des personnes.”, dénonce notamment un ancien salarié du Refuge.

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Lorsqu’ils prennent connaissance de l’article, Nicolas Noguier et Frédéric Gal répliquent, niant en bloc toutes les accusations qui les visent. Dès lors, ils saisissent un cabinet indépendant, Boston Consulting Group (BCG), afin de réaliser une enquête transparente. A compter de la saisie du dossier, la structure recense 1400 témoignages en ligne, 150 en présentiel. Professionnalisation, accompagnement, charge de travail, comptabilité, réformes en interne… Les 38 pages du rapport de BCG font état « des dysfonctionnements structurels imposant une réaction forte et urgente« . « Un certain nombre de faits graves ont été portés à l’attention de notre équipe« , alerte le BCG dans son enquête. Sur cette base, le cabinet indépendant a mis en cause le président et le directeur général du Refuge. Ce qui a, aujourd’hui, entraîné la démission des deux personnalités.

Vers une meilleure restructuration ?

Peu après la publication du rapport de BCG, les principaux témoins ont ressenti un réel aboutissement dans “la libération de la parole”, justice ayant, pour eux, été faite. « Au nom de la Fondation, le Conseil d’administration souhaitait en premier lieu présenter ses excuses et avoir une pensée pour toutes les personnes, jeunes, bénévoles, salarié.e.s, qui ont pu se sentir blessé.e.s, mal accueilli.e.s, ou mal considéré.e.s. A toutes celles-ci et à tous ceux-là nous leur affirmons avec force que nous ferons tout pour regagner leur confiance » leur a répondu le conseil d’administration du Refuge dans le communiqué.

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Dans les prochaines semaines, le conseil d’administration a indiqué se pencher sur la sélection “de nouvelles personnalités pour monter en compétence”. « Un.e médiateur.rice externe et reconnu.e pour son indépendance sera rapidement nommé.e, et pourra être saisi.e par les salarié.e.s, les bénévoles et les jeunes.”, a-t-il précisé. Pour l’heure, ils vont se lier avec d’autres associations LGBTQI+ pour lancer une ligne d’écoute à destination des jeunes. De même, la fondation va revoir ses dispositifs de formation des bénévoles et salarié.e.s et créer une « nouvelle charte du droit à l’image ». Attendons !

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