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Ghana : les LGBTQI+ sont-ils en grand danger ?

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Au Ghana, le président du centre LGBTQI+ d’Accra a confié craindre pour sa vie, jeudi 25 février. Cette triste annonce intervient alors que les forces de polices ont saccagé le local de l’organisation communautaire, en milieu de semaine.

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Crédit photo : capture d’écran Youtube

Comme une épée de Damoclès ! Au Ghana, le président d’un centre LGBTQI+ n’a pas caché ses craintes pour sa vie, jeudi 25 février. Un jour plus tôt, les forces de l’ordre d’Accra, ville où se situe l’association, ont saccagé leur local. “Nous nous attendions à ce que des organisations homophobes se servent de cette opportunité pour faire pression contre la communauté. Mais, la haine anti-gay a été sans précédent.”, a confié le responsable associatif à Reuters. “Je viens juste de contacter mes avocats, il y a une situation instable à cet instant. J’ai besoin de me mettre en retrait.”, a-t-il ajouté, cette fois pour CNN.

Un pays oppresseur

Depuis de nombreuses années, le Ghana est méfiant envers les LGBTQI+. Sa politique, allant dans ce sens, interdit tous droits à la communauté, que ce soit pour le mariage, l’adoption et même la consommation de l’amour en direct. Pire encore, la société civile les a souvent pointés du doigt, les qualifiant de “démons”. Ce qui a, fâcheusement, entraîné la fuite des minorités vers des pays bien plus bienveillants, pour échapper aux violences et aux discriminations. Aujourd’hui, le journaliste espère que sa prise de parole va permettre un changement dans les mentalités.

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Dans ce qu’il considère comme une ouverture vers un avenir meilleur, un journaliste, Ignatius Annor, a fait son coming-out gay en direct à la télévision, mardi 23 février. “Des personnes comme moi, qui vivent, travaillent et contribuent à l’économie du Ghana, méritent le respect, la gentillesse et la dignité, comme tout être humain.”, confie-t-il. Toutefois, ce geste symbolique a eu l’effet contraire. Un jour plus tard, des policiers locaux s’en prennent à un centre LGBTQI+, ouvert depuis fin janvier 2021. “Ce matin, notre centre a été envahi par la Sécurité nationale, à ce jour nous n’avons plus accès à cet espace et notre sécurité est menacée.”, a écrit sur Twitter le groupe LGBT+ Rights Ghana.

Une lueur d’espoir ?

Le président du centre LGBTQI+ d’Accra a appelé la communauté à ne pas paniquer et de continuer à vivre normalement. “Nous l’avons anticipé [la situation, NDLR]. Nous triompherons. La police a peut-être saccagé et fermé notre local mais le vrai se trouve dans nos coeurs et esprits.”, a-t-il confié. Avec le directeur d’Amnesty Ghana, le responsable association a notamment alerté Human Rights Watch sur l’incident. “Nous appelons les organisations de défense des droits humains, et nos alliés à condamner ces attaques et les crimes haineux dont nous sommes victimes.”, a-t-il notamment déclaré.

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