En Corée du Sud, des militants ont dénoncé les inégalités que connaissent les minorités, mercredi 3 mars. Cette prise de position intervient au même moment que le décès d’une ancienne militaire transgenre.

En finir avec l’injustice ! Des activistes féministes et LGBTQI+ ont crié aux inégalités en Corée du Sud, mercredi 3 mars. A point nommé, ces revendications font écho au décès d’une ancienne militaire trans, Byun Hee-soo, le même jour. “L’ensemble de la société coréenne porte la responsabilité de sa mort.”, lit-on notamment sur Daum, numéro deux des portails internet du pays. “Ceux qui l’ont ridiculisée et qui ont fait des commentaires malveillants en ligne parce qu’elle était trans, je veux que vous réfléchissiez à ce que vous lui avez fait.”, clame un internaute sur la même plateforme. En conséquence, ils demandent que le gouvernement agisse au plus vite pour en finir avec les discriminations.
Un drame sans précédent
Alors qu’elle est encore physiologiquement un homme, Byun Hee-soo intègre l’armée de Corée du Sud, en 2017. Quelques mois plus tard, en Novembre, la jeune femme d’une vingtaine d’années entame une procédure de changement de genre. Lors de son opération de réassignation sexuelle, un peu plus de deux ans plus tard, elle fait part de sa volonté à rester dans l’armée. Ce à quoi les hauts placés s’y opposent, allant jusqu’à demander son renvoi effectif en janvier 2020. Exclue de l’armée, elle conservera l’idée qu’elle est à même de porter l’uniforme pour servir son pays, qui est son rêve d’enfant, peu importe les circonstances. “Je suis une militaire de la République de Corée.”, confie-t-elle notamment.
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Dans l’impossibilité d’officier dans l’armée, Byun Hee-soo n’a plus de raison de vivre et sombre dans la dépression. Son appel à l’aide sonne comme un bruit sourd dans les casernes militaires. “Je veux montrer à tout le monde que, quelle que soit mon identité sexuelle, je peux être un de ces grands soldats qui défendent le pays. S’il vous plaît, donnez-moi cette chance.”, implore alors la jeune femme. Dans un profond chagrin, l’ancienne membre de l’armée met fin à ses jours, à son domicile au sud de Séoul. “Nous aurions pu la sauver… Nous devions juste la laisser vivre sa vie telle qu’elle était.”, a-t-elle affirmé sur son compte Facebook. Une enquête de la police doit aujourd’hui mettre la lumière sur les circonstances du drame, aucune preuve n’ayant été trouvée.
Un pays démuni
Depuis 14 ans, les politiques peinent à adopter des politiques anti-discriminations en Corée du Sud. Et ce, à cause de la pression qu’exercent le milieu religieux, les associations et les forces armées. L’an dernier, le gouvernement en place a présenté une réforme pour entériner les valeurs traditionnelles du pays, espérant ainsi accorder de nouveaux droits aux minorités. Va-t-il connaître le même échec ou au contraire enfin voir le jour ?