Lors de son passage dans l’émission “Quotidien”, une historienne, Elisabeth Roudinesco, a tenu des propos transphobes, mercredi 10 mars. Une prise de parole qui a réveillé l’injustice faite contre une petite fille transgenre, Lilie.
Les avancées trainent… En pleine diffusion de l’émission “Quotidien”, mercredi 10 mars, une historienne, Elisabeth Roudinesco, a tenu des propos polémiques sur les transidentités. « Il ne faut pas les discriminer, ça existe mais je trouve qu’il y a un peu une épidémie aujourd’hui de transgenres.”, a-t-elle déclaré au cours de l’émission, en pleine promotion de son ouvrage Soi-même comme un roi. “Il y en a beaucoup trop.”, a-t-elle poursuivi. Sur sa lancée, la spécialiste a relancé le débat autour de la petite Lilie, pour laquelle la justice a refusé de changer son nom à l’état-civil. « Quand un enfant de 8 ans dit qu’il est de l’autre sexe, en quoi est-ce qu’il est habilité ?”, a-t-elle notamment précisé, allant jusqu’à qualifier la transition de “transformation”.
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Mardi 9 mars, au micro de RMC, une petite fille trans, Lilie, a déclaré sa surprise quand elle a appris que l’état-civil n’allait pas changer son prénom officiellement. Et ce, alors que sa famille, ses camarades et les enseignants l’appellent son nouveau prénom. On a l’impression de se prendre des portes et des vents en permanence [de la part de l’administration, NDLR], alors que dans notre vie du quotidien les gens qu’on rencontre sont dans un soutien et une compréhension sans limites. Ce n’est que l’administration. Et puis ce qui est vraiment ahurissant c’est la différence de traitement d’une région à l’autre.”, a déploré Chrystelle, la mère de Lilie, interrogée par RMC.
Des activistes et des députés saisissent le CSA
Sur la toile, des internautes ont dénoncé les propos polémiques de l’historienne, ainsi que le laxisme du présentateur Yann Barthès. Pour ces raisons, Le Coin des LGBT a appelé ses abonnés à signaler ces propos discriminatoires et la chaîne TMC au CSA. A côté de ça, des personnalités politiques ont saisi la « police » de la télévision, parmi lesquelles notamment Laurence Vanceunebrock-Mialon, Raphael Gérard et Valérie Petit. Ils ont demandé un « examen circonstancié » de la séquence, afin d’engager « les mesures nécessaires pour faire respecter » la loi.
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En parallèle, Lexie (@aggressively_trans) a déploré le contenu attentatoire de cette séquence. Ce qui risque de fragiliser encore plus les minorités trans. « L’historienne invitée mélange biologie, genre et orientation romantico/sexuelle, preuve claire de connaissances pas du tout à jour sur l’état de la société et des identités trans.”, a-t-elle exprimé. “Ça ne l’a pas empêché d’estimer sa parole légitime. Pas son analyse, mais son avis.”, a-t-elle ajoutée.