Rassurant ! Après trois ans de suivi, la nouvelle étude ANRS Prévenir vient de valider l’efficacité et la bonne tolérance en vie réelle de la PrEP à la demande, le 9 mars. Démarrée en 2017 et menée en partenariat avec AIDES, l’étude a pour but d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la PrEP par l’association en un comprimé de deux molécules antirétrovirales : l’emtricitabine et le fumarate de ténofovir disoproxil.
L’étude
Les résultats de l’étude ont été présentés par le Pr Jean-Michel Molina, professeur à Université de Paris et chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, lors de la conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI). Au total, 3 067 participants ont été inclus dans l’étude, avec un âge moyen de 36 ans. Presque la totalité d’entre eux était des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 56 % utilisaient déjà la PrEP avant l’entrée dans l’étude. Près de la moitié des participants a choisi de prendre la PrEP à la demande, c’est-à-dire avant et après les rapports sexuels, tandis que l’autre prenait la prophylaxie pré-exposition (PrEP) de façon continue (un comprimé tous les jours).
Après un suivi moyen de 22 mois, l’incidence du VIH dans la cohorte n’était que de 1,1 pour 1 000 participants par année.
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Selon les résultats, la tolérance de la PrEP dans l’étude, qu’elle soit à la demande ou en continu, était très satisfaisante. Aucun patient n’a dû interrompre la PrEP pour une toxicité rénale. Seules trois personnes ont dû l’interrompre pour des problèmes digestifs (nausées ou diarrhées), qui représentent les effets indésirables les plus fréquents.
En termes de comportement sexuel, les chercheurs ont noté au cours de l’étude une diminution du nombre moyen de partenaires chez les participants, mais une augmentation du nombre de rapports sexuels et de rapports sexuels sans préservatif, notamment chez ceux qui ne prenaient pas de PrEP avant d’entrer dans l’étude. Globalement, 18 % de la totalité des rapports sexuels ont été protégés par un préservatif.
Deux nouvelles études en cours
L’équipe de recherche a toutefois constaté une incidence relativement élevée de l’hépatite C et surtout des infections sexuellement transmissibles bactériennes, dont l’incidence était de 75,5 % participants par année. Ils ont cependant observé une chute de cette incidence à 32 % participants par année pendant le premier confinement en mars 2020.
Afin de réduire l’incidence de ces IST, deux sous-études sont actuellement en cours dans le projet ANRS Prévenir. La première vise l’élimination de l’hépatite C et la seconde, Doxyvac, évalue d’une vaccination contre le méningocoque B pour essayer de prévenir les infections à Chlamydia, syphilis et gonocoque.