Au Royaume-Uni, des partis politiques ont exigé que le gouvernement agisse vite sur les thérapies de conversion, lundi 15 mars. Cette prise de position intervient alors que la réforme peine à se mettre en place.
Plus vite que ça ! Dans une lettre ouverte, des partis politiques ont pressé le gouvernement de présenter rapidement la réforme sur les thérapies de conversion, lundi 15 mars. “Plus nous attendons, plus les mots et les intentions vont devenir faibles. Vous avez promis d’être le gouvernement qui allait bannir les thérapies de conversion. Maintenant, c’est l’heure de le prouver.”, ont notamment déclaré leurs représentants. “C’est naïf de tenter de préparer une réforme sans un engagement significatif avec ceux qui vont continuer à souffrir si les thérapies de conversion ne sont pas bannies.”, ont-ils poursuivi, statuant que seule une législation peut entériner le recours à ces pratiques.
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La question des thérapies de conversion arrive sur la scène politique, en 2018, lorsque la première ministre de l’époque, Theresa May, présente un plan d’actions. En dépit de cette bonne volonté, la proposition de loi ne passe pas l’étape des discussions gouvernementales. En conséquence, l’arrivée de Boris Johnson au pouvoir relance le débat sur cette réforme. Pourtant, le lobby des institutions religieuses et scientifiques bloque les avancées de la réforme. Tout cela en dépit des promesses politiques, comme celles du ministère des Égalités, dirigé par Liz Truss. C’est d’ailleurs ce qui a, entre autres, poussé une conseillère sur les questions LGBTQI+ à quitter ses fonctions, en milieu de semaine dernière. Aujourd’hui, cet énième appel constitue un ultimatum à destination du pouvoir britannique.
Une situation similaire outre-manche
En France, la réforme sur les thérapies de conversion n’a toujours pas été discutée à l’Assemblée Nationale. Rapporteuse de la loi, la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon a longuement travaillé sur ces questions. Entre novembre 2019 et juin 2020, elle a rencontré des associations, des avocats, des représentants religieux et des victimes pour construire son rapport. “J’espère que la voix des victimes de « thérapies de conversion » sera entendue et que le gouvernement, comme mes collègues de tous les partis, feront front, avec moi, contre ces pratiques.”, avait-elle déclaré à Têtu, en juillet 2020.
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Dans un premier temps, le gouvernement a bien accueilli le texte. Mais, en lien avec la crise sanitaire, la réforme a eu du mal à prendre forme. Pire encore, elle a peu à peu été vidée de sa substance pour ne devenir qu’un élément du projet de loi sur les principes confortant les principes républicains. “Laurence Vanceunebrock-Mialon n’a pas souhaité que sa proposition [figure dans le] projet de loi confortant les principes de la République, je le comprends. Je suis attachée à la séparation des pouvoirs et je ne vais pas m’immiscer dans ces débats. En revanche, je la soutiendrai et je lui fais confiance pour trouver le bon chemin.” , avait, de son côté, expliqué Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.