Dans son nouveau clip, Le sang de mon prochain, La Femme explore les sentiers folkloriques du mythe vampirique. Très engagé, le groupe offre une parfaite allégorie apocalyptique en réponse à la pandémie.
Du sang partout ! Dans une maison au milieu de nulle part, une étrange voyante observe l’objet de son désir via sa boule de cristal. Dans une prose à sa faveur, la femme narre le récit d’une rencontre avec un homme qui s’apprête à croiser son chemin. En pleine forêt, il semble échapper à une mauvaise passe. Il se sent observé, ce qui le fait se retourner à chaque seconde.
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A ce moment, une femme use de ses pouvoirs pour attirer l’individu dans sa toile et le convertir à sa cause, en le transformant en vampire. “Je suce le sang de mon prochain. Et, je vais là où le vent m’emmène. Je cherche le coeur de mon amant pour y planter mes dents. Regarde-moi dans les yeux.”, entonne la femme vampire, tel un hymne. Coeur du clip de La Femme, c’est finalement une invitation à rejoindre son royaume, à l’origine de l’apocalypse qui se met en place. Et cela, dans un monde où la mort plante ses crocs sur l’amour, le monde et l’humanité. Celui d’une prison à taille humaine. Macabre !
Au plus profond de la noirceur
Fidèle à son art, La Femme s’approprie les ressorts du psychédélisme sous les traits du folklore fantastique. “[Le groupe] propose ici un titre à l’image du clip qui l’accompagne: accrocheur, sensuel et original; à l’esthétique digne d’un film de science-fiction pour illustrer cette histoire vampirique.” Prenant ce mythe comme base dans l’essence de son clip, produit par Ilan Zerrouki, l’interprète détourne les codes en faisant de Dracula une femme. A son point culminant, le Jonathan Harker de Bram Stoker n’est plus l’intermédiaire pour atteindre la jeune Mina mais bien la proie elle-même. En cela réside toute la force d’un engagement féministe, de sa toute-puissance. Et les trois visages blanc immaculé de femmes, dignes servantes de la maitresse vampire, semblent être un parfait clin d’œil à l’univers de Mansfield Tya et son Auf wiedersehen. Incroyable !
Un album [a]temporel
Avec Paradigmes, La Femme rend un hommage à la musique du siècle dernier. Il suffit d’une écoute pour résoudre toute l’énigme. Un choix ingénu pour les artistes, méthode qu’ils ont toujours opérée dans leur carrière artistique. “L’album ne correspond pas à une période de notre vie. On a toujours composé des morceaux au fur et à mesure de l’histoire du groupe. Il est écrit dans la temporalité, il faut le voir comme la pièce d’un puzzle que nous créons. C’est un processus continu mais tout cela reste de l’ordre du concept et demeure incertain…”, explique ce pionnier de la french pop. Composé de 15 titres, l’album est à écouter immédiatement lors de sa sortie, le 2 avril, aux formats digital et physique.