Initié et produit par Corevih Lyon Vallée du Rhône, un nouveau film, Plan Perché, explore les coulisses du chemsex. Fort de cinq témoignages, le long-métrage poursuit sa démarche de sensibilisation sur un fléau qui touche particulièrement la jeunesse gay. Et ce, trois ans après la sortie d’une première réalisation, Chemsexeur. Raphaël Greget, directeur de l’Agence Santé Sexuelle (affiliée à Corevih Lyon Vallée du Rhône), et Isabelle Massonat-Modolo, co-pilote du groupe de travail « Prévention combinée » au sein de l’association, nous en disent plus.
Comment en êtes-vous venu à vous emparer de la question du chemsex ? Racontez-nous…
C’était à la faveur de la création d’un poste de communication au Corevih Lyon Vallée du Rhône en 2017 que l’idée de pouvoir réaliser un film a germé. Le contexte lyonnais du Chemsex était alors particulièrement préoccupant, on parlait de 20 décès dont les causes pouvaient être rapprochés de prises de produits dans un contexte sexuel.
La veille sanitaire de l’ARS a jugé important de les analyser et huit expertises ont attribué la cause du décès au Chemsex. Le Corevih Lyon Vallée du Rhône et l’ARS se sont accordés sur le fait qu’il s’agissait d’un signal qui ne pouvait être ignoré et ainsi tirer la sonnette d’alarme sur les dangers du Chemsex.
Dès lors, à quoi doit-on s’attendre de plus que le précédent projet, déjà bien percutant et fort ?
A l’inverse du premier volet, qui était une fiction montrant le processus addictif au chemsex, « Plan Perché » se rapproche d’un format documentaire, de 90 min, donnant la parole aux premiers concernés, les chemsexeurs. Ce film met en avant le récit, l’expérience et les différents ressentis vécus de nos cinq témoins face au chemsex : entrée, consentement, impact dans le quotidien et l’après.
Retrouvez également : « Sexparty » parle (simplement) de chemsex
En livrant leur expérience de chemsexeur nos témoins s’interrogent, réfléchissent et nous conduisent vers la complexité de cette rencontre avec les chem’s, ils nous font part du retentissement des produits dans leurs vie sexuelle, relationnelle et professionnelles. C’est l’évolution qui est la leur que nous avons souhaité faire ressortir dans cette deuxième vidéo docu.
De réaliser ce film est-il la meilleure manière de vous engager dans la lutte contre le fléau du chemsex, de sensibiliser le grand public ?
Effectivement. C’est l’outil le plus adapté (car très apprécié) pour toucher un public large, quelle que soit la génération ou l’environnement pro ou perso. De plus, la facilité de diffusion et de partage via les réseaux sociaux permet de toucher un public que nous ne voyons pas forcément dans les parcours de soins. Le partage est également important au sein d’un cercle amical : si on l’adresse c’est qu’il y a une intentionnalité… « ça me concerne, ou ça concerne un proche ».
Comment allez-vous faire vivre votre film ?
Dans un premier temps, le film va être diffusé sur l’ensemble des réseaux sociaux du COREVIH Lyon Vallée du Rhône (Insta, Facebook, Twitter, Youtube et Viméo) ; le but est de toucher le grand public par via ces médias.
A lire aussi : Le chemsex, le sida nouvelle génération ?
Ensuite, comme cela a été le cas pour « Chemsexeur », le film pourra être utilisé en consultation avec les patients, lors de prise de paroles institutionnelles… Des réunions sont également en train de se prévoir avec des professionnels de santé qui sont très demandeurs d’échanges autour du Chemsex. Le but est de mieux comprendre les aspects psychologiques ce que ressentent les chemsexeurs et donc, de mieux les accompagner.
Enfin, nous avons pour projet d’organiser des sessions de formation avec des professionnels qui peuvent être également concernés par le Chemsex comme : la police, les pompiers ou encore le corps juridique.
Plus d’infos :
Retrouvez l’actualité du projet « Plan Perché », réalisé par Barbara Arsenault (La Bobine Production) et disponible courant Avril, sur Instagram.