Sea, Sex & Chems, vaste étude sur le chemsex

...

Une étude, Sea, Sex & Chems, va s’intéresser à la pratique du chemsex en France. Son but : chiffrer et constater le phénomène au sein de la communauté LGBTQI+.

Derrière une initiative à visée scientifique et communautaire, Sea, Sex & Chems, en collaboration avec le collectif queer Plubellelanuit, se cache un visage investi, Dorian Cessa. Étudiant en psychiatrie et en sexologie, le jeune homme a des mots bien à lui pour définir et situer le chemsex. “C’est une pratique qui mélange la question de la sexualité et celle de la consommation de substances psychoactives, à savoir les Nouveaux Produits de Synthèse (NPS).”, confie-t-il notamment à Hétéroclite. “On se [le] représente beaucoup à travers l’organisation d’orgies et de partouzes. [Cela] reste fréquent en effet, mais c’est loin d’être la seule consommation. [Au contraire], il y a des réalités très diverses non seulement par les produits qui sont consommés mais aussi par le contexte.”, poursuit-il.

Une question primordiale

L’intérêt de Dorian Cessa pour le chemsex naît au lendemain des Gay Games 2018, événement auquel il a participé sur le volet scientifique. En cause, l’étudiant constate une augmentation des cas d’overdose à Lyon, sans que les circonstances soient clairement établies. Dès lors, il se met en tête de mettre des mots et des chiffres sur ce phénomène intra-communautaire et encore méconnu. C’est le point de départ de son étude, Sea, Sex & Chems. 

Retrouvez également : Chemsex : un film s’empare du troublant phénomène

A mesure que ses recherches avancent, le jeune homme arrive rapidement à une première estimation, à savoir que le chemsex peut résulter d’une addiction double (drogue et sexe). Et, rapidement, le phénomène se précise davantage, en particulier avec l’arrivée de la pandémie de Covid-19. “Les consommations de chemsex seul [ont pris de l’ampleur], sur des sessions qu’on a appelé ‘porno-masturbation’, c’est-à-dire de la masturbation avec de la pornographie accompagnée de consommation de produits.”, confie Dorian Cessa, toujours pour Hétéroclite.

Établir un profil-type large

Dans le recensement du phénomène, le questionnaire de Sea, Sex & Chems entend ne pas se limiter à la population gay-masculine, mais au-delà. “J’aurais tendance à croire que la pratique est en train de se développer dans d’autres communautés.”, estime-t-il, pensant notamment aux hétéros “libertins” et aux femmes lesbiennes. “Le chemsex n’a pas inventé la consommation de drogues dans le cadre de la sexualité.”, justifie-t-il d’ailleurs, pour appuyer son hypothèse. 

A lire aussi : « Sexparty » parle (simplement) de chemsex

Dans la finalité, les trois axes de l’enquête, à savoir la consommation, la sexualité et l’estime de soi, ont pour but de cibler les causes de l’addiction au chemsex. “Il s’agit d’offrir une ressource à destination du personnel médical, notamment parce que certaines pratiques sexuelles sont mal connues de la plupart des médecins. Je souhaite aussi pouvoir diffuser les résultats auprès du grand public dans une démarche de prévention.”, conclut Dorian Cessa, dans son interview à Hétéroclite. 

L’info en plus : 

Le questionnaire est 100% anonyme. Une raison de plus pour y répondre.

Avatar

FERMER
FERMER