Au Sénégal, des manifestants ont déversé leur haine sur les personnes gays. Dans les revendications, ils veulent notamment sanctionner encore plus les relations entre hommes, déjà bien injustes.
Toujours plus, jamais assez ! Au cours d’un rassemblement islamique, ce week-end, des habitants du Sénégal ont émis leur ferme volonté d’une criminalisation plus forte à l’encontre de ces minorités masculines. En cause, ils ont exigé une augmentation de la pénalisation, de 5 à 10 ans. « Nous les tuerons ou nous les brûlerons vifs. Nous ne l’accepterons jamais. », a martelé un élu municipal, Demba Dioup, à Africa News, déversant ainsi sa haine anti-gay. Unanimement, ceux qui s’affichent clairement comme homophobes ont clamé la primauté des valeurs religieuses. Une position qui a notamment amené certains d’entre eux à enflammer des drapeaux LGBT. Misère !
Une banalisation sociétale
Au fondement de la société sénégalaise, cette haine persiste depuis des années déjà. « Dans le pays, il y a 95% de musulmans et 4% de catholiques. 99% de croyants ! Il est normal qu’on rejette l’homosexualité. C’est contre nature, un homme va avec une femme, il ne faut pas être égoïste. », a fustigé Mame Mactar Gueye, vice-président de l’ONG Jamra, auprès de France Culture.
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Au plus haut sommet du pouvoir, le leader Macky Sall a longtemps rejoint l’état d’esprit de la société. « Les gens doivent apprendre à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi, l’homosexualité dépénalisée doit être une loi universelle ? », déclarait-il notamment dans un interview pour CNEWS. Une position qui ne devrait pas avoir changé aujourd’hui, au vu de la tournure que prennent les événements.
Un état à l’image de ses habitants
En marge de la mouvance anti-gay, Djamil Bangoura, un des seuls activistes LGBT visibles, a pris la parole sur la situation actuelle. « Le principal problème, c’est la société civile qui nous a abandonnés. On ne peut conscientiser personne. C’est pour cela que les Sénégalais continuent de rejeter l’homosexualité. », a-t-il confié au micro de RFI.
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Ces mots coïncident, en ce sens, avec ce que pensait le dirigeant du pays, six ans plus tôt. « Les militants n’ont pas de difficultés avec le gouvernement. Est-ce qu’ils auront des problèmes avec les habitants ? Ça, c’est une autre affaire… », disait-il à l’époque. Nice atmosphere…