La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Roumanie pour homophobie, mardi 1er juin. Cette sanction intervient huit ans après une mobilisation à l’encontre de la communauté.
Il aura fallu du temps… Huit ans après les faits, l’institution judiciaire de l’UE a enfin pris des mesures à l’encontre de la Roumanie, mardi 1er juin. En cause, elle accuse le pays d’avoir violé l’article 14 de la convention européenne des droits de l’homme suite à un acte de « discrimination sur la base de l’orientation sexuelle ». « Les autorités n’ont pas assuré une protection adéquate de la dignité des requérants (et, plus largement, de leur vie privée) et n’ont pas enquêté efficacement sur la nature réelle des insultes homophobes dont ils ont été victimes », a notamment pointé dans un communiqué l’organisation internationale.
Un incident sans jugement
En février 2013, des activistes d’extrême droite font irruption dans une salle de cinéma à Bucarest pendant une projection du film Tout va bien (The kids are alright). Armés de leurs drapeaux nationalistes, ils ont entonné l’hymne du pays avant de prononcer une série d’insultes homophobes.
Vite arrivée sur place, la police, en nombre suffisant, n’a, à aucun moment, bougé pour réprimer la mobilisation « pour désamorcer la situation ». Ce qui a démontré « les préjugés envers les [gays et lesbiennes] » que les forces de l’ordre ont eu (et devraient encore avoir) à ce moment précis. Et ce, afin que la projection puisse reprendre dans les meilleures conditions.
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Suivant cette injustice, l’association LGBT roumaine, Accept, a enchaîné les plaintes au commissariat. Toutes ont été classées sans suite, par déconsidération de l’atteinte préjudiciable. Dans un dernier espoir, le collectif décide de saisir l’institution européenne pour obtenir réparation. Une initiative qui aura, comme nous le savons aujourd’hui, un verdict en faveur de la communauté.
Une décision qui soulage
Peu de temps après l’annonce de la nouvelle, les activistes de cet état d’Europe de l’Est ont salué l’arrêt de la CEDH en leur faveur. « Pour la première fois, la CEDH constate que les autorités roumaines n’ont pas rempli leurs obligations légales du fait de leurs préjugés contre la communauté LGBT », a déclaré dans un communiqué Iustina Ionescu, avocate d’Accept. En somme, c’est une bien belle avancée dans un pays où les discriminations persistent encore. Et ce, en dépit de la dépénalisation de l’homosexualité depuis le début des années 2000.