Utiliser une capote cela s’apprend et demande du savoir-faire ! Voici un dossier pratique pour vous aider à trouver votre confort avec la capote.
Par Hervé Latapie

On fait comme si l’usage de la capote allait de soi, parce que l’on sait que c’est le meilleur moyen de se protéger du VIH et des IST, et c’est aussi très hygiénique pour la pratique de la sodomie. Mais à quel moment nous enseigne-t-on son mode d’emploi ? Y-a-t-il eu des progrès ces dernières années ?
Le préservatif : un accessoire de plaisir ?
On se rend compte que bien souvent les problèmes rencontrés avec la capote sont simplement techniques : on a du mal à la mettre, on peut la perdre en pleine activité, elle se craque parce qu’on n’a pas mis assez de gel, ou encore on perd son érection parce que justement la capote mal mise provoque du stress.
Alors que si vous trouvez la capote qui vous va bien, tout va mieux, le préservatif devient un accessoire du plaisir.
Une capote bien choisie vous assure un maximum de plaisir !
Taille et texture : faire le bon choix !
Le premier souci est celui d’adopter la bonne taille. Comme pour une paire de chaussure. Si la capote est trop large, vous risquez de la perdre (voir témoignage de Marc). Inversement, si votre sexe est plus grand que la moyenne, vous vous sentirez à l’étroit (voir récit de Léo).
Vous pouvez également choisir différentes textures, d’épaisses à extra fines, avec ou sans latex. Le choix du bon matériel ne doit vous épargner d’acquérir le savoir-faire de base que l’on ne vous a pas enseigné au collège !
Alors vous pourrez apprécier la capote avec confort : vous l’enfilez mieux, vous la sentez bien en place, c’est juste une seconde peau. Tous ceux qui ont fait cette expérience vous le diront : une fois que vous aurez goûté à ce confort, vous ne pourrez plus vous en passer.
Légende photo 2 : Le choix de la capote ne doit vous dispenser d’un minimum de connaissances pour bien s’en servir !
Capote et confort
Les trucs à savoir
Si tu es actif :

Pour l’actif le souci numéro un sera de se trouver une capote confortable pour bien se la mettre. Sachez aussi prendre votre temps, la précipitation n’est jamais très performante.
1 – L’enfiler facilement
Ce qui compte est de pouvoir l’enfiler facilement, sans stresser : la capote doit être à la bonne taille ! Rien de plus angoissant que de ne pas réussir à la mettre (elle est trop petite) ou au contraire qu’elle soit trop grande et ne tienne pas sur ton sexe.
2 – L’enfiler jusqu’au bout
Bien dérouler le préservatif, descendre le plus possible, près de la base de son sexe. Sinon tu risques de la perdre !
3 – Savoir se retirer sans la perdre !
Cela arrive, de laisser la capote dans l’anus de son partenaire. C’est l’angoisse et un peu la honte ! Quelles sont les causes possibles ? Utiliser une capote trop large (inutile de frimer en sortant des XXL !), ne pas l’avoir bien enroulée, ou ressortir trop vite. D’où l’intérêt avant le retrait de s’assurer que la capote est encore bien en place : on vérifie en attrapant avec la main la base du sexe, au besoin. Si la capote est restée dans l’anus de ton copain, il faut rester calme et tenter de la récupérer avec un doigt, et la ressortir.
4 – Avoir une bonne érection
Si tu bandes mou, tu auras toujours des problèmes avec la capote. Il sera difficile de l’enfiler et tu risques de la perdre en pleine activité, etc. Certains vont être tentés d’attribuer leurs difficultés d’érection au préservatif, mais c’est un peu facile. Les déterminants de l’érection sont tellement multiples et complexes, et pas seulement mécaniques, mais souvent psychologiques. En revanche une chose est certaine : trouver une capote qui convienne bien ne pourra que faciliter ton excitation.
Légende photo banane : L’un des aspects les plus importants est de bien dérouler le préservatif !
Si tu es passif

Apparemment il semble bien peinard le passif, sauf qu’il doit préparer le terrain pour faciliter l’arrivée de son partenaire et apprécier le contact ! Le gel va être le souci numéro un.
1 – Aider son partenaire à enfiler la capote
Dans le sexe gay rien de plus énervant qu’un passif trop… passif. Il expose son joli trou et attend que cela arrive. Rien de tel pour stresser l’actif. Au contraire, le passif doit accompagner son partenaire en l’aidant, en ouvrant la pochette du préservatif, en induisant le gel, en continuant de l’exciter, et surtout en le rassurant ! En participant « activement » à la pose du préservatif, le passif s’assure par la même occasion que la capote est prête à assurer parfaitement plaisirs et protection.
2 – Utiliser un bon gel et sans lésiner !
Avec un mauvais lubrifiant, ça chauffe, ça brule. Il faut se méfier des gels à bon marché que l’on trouve dans les grandes surfaces, c’est bon pour les hétéros, mais pas pour la sodomie ! Le préservatif aime le gel, ne l’oubliez jamais. Et votre anus aussi ! Bon nombre d’accidents de capote proviennent d’un manque de lubrification.
3- Surveiller le retrait du partenaire pour ne pas perdre la capote !
C’est au moment du retrait du partenaire, surtout s’il est resté un peu de temps en vous après son éjaculation, qu’il y a le risque de perte de la capote. Alors n’hésitez pas à aller saisir son sexe pour vérifier que la capote est en bonne position avant qu’il se retire.
Légende photo capote abdos : Etre passif sexuellement ne veut pas dire inactif ! Aider son partenaire à mettre le préservatif est une étape importante pour que le rapport se passe sous les meilleurs auspices.
LIFESTYLE. SANTE
TEMOIGNAGES
Comment emballer une grosse teub ?
Léo, 29 ans : condamné à la XL

Léo est côté au palmarès des gros sexes. Aussi surprenant que cela puisse paraître il a longtemps cru qu’il préférait être passif, tout cela parce qu’il avait trop de mal à enfiler une capote. Aujourd’hui il a trouvé le préservatif qui lui convient et peut à nouveau satisfaire ses partenaires gourmands.
Comment cela se passait quand tu utilisais les capotes standards ?
Je les prenais dans les bars, c’était gratis ! Mais c’était l’horreur : j’avais beaucoup de mal à les mettre, il fallait que je m’y reprenne deux fois, que j’en change. Je paniquais. Quand je parvenais enfin à l’enfiler, je me sentais serré, et il m’est arrivé plusieurs fois qu’elles craquent. Cela n’était pas qu’une question de largeur, mais aussi de longueur. Ces capotes basiques étaient trop courtes, je n’arrivais pas à les enrouler à fond, je n’étais jamais certain qu’elles allaient bien tenir.
Et tu as donc cherché des capotes XL ?
Oui je les ai trouvées tout simplement au rayon préservatif à Monoprix, et cela m’a changé la vie. J’utilise des Skyn King Size, je n’ai plus aucun mal à les dérouler et en plus leur texture est agréable. A présent j’essaye d’en avoir toujours sur moi, car en général quand j’arrive chez un mec, il n’a que des capotes standards, alors pour moi c’est mort ! Je redeviens passif, et c’est bizarre mes partenaires sont déçus ! (rire)
Tu as un autre conseil à donner en tant que « expert en gros calibres ».
Il faut arrêter de se la jouer à l’économie pour le gel. Un mauvais lubrifiant ça chauffe, ça brule, ça coince. Moi j’en ai trouvé un enrichi en Aloe Vera, c’est magnifique !
Avec un gel et une capote adapté, le plaisir est aussi possible avec les grands sexes.
Et avec un petit sexe on fait comment ?
Marc, 39 ans : adepte de la Slim

Marc estime qu’il fait partie d’une minorité discriminée : sexuellement plutôt actif, il a une petite bite, or chez les gays on a l’habitude de fantasmer sur les XXL et de ne jamais se préoccuper de ceux qui ont un sexe de taille normale. Qu’en est-il pour lui de la capote ?
– Quels problèmes as-tu rencontré avec la capote ?
J’ai déjà perdu des capotes à l’intérieur d’un mec, j’ai un pénis avec un gland plus grand que la base, donc, même sans débander il y a un risque de perte avec les tailles standards. Quand une capote est trop grande, ce qui se passe est assez simple : la capote ne tient pas, elle va faire des replis, c’est à la fois inesthétique et inconfortable, surtout quand on fait des va-et-vient complets (sortie et entrée totale du pénis), pour le coup on sent vraiment la « feuille » de plastique…
– Comment as-tu cherché la solution ? As-tu été tenté par l’abandon de la capote ?
Non, je n’abandonnerai jamais la capote, sauf avec un partenaire régulier et dans une relation monogame. J’ai trouvé dans un magasin spécialisé (Le Roi de la Capote), des capotes « My.size » plus petites (taille 49), juste en dessous du standard. Elles ont été parfaites. J’ai essayé aussi des « Young » de la marque « Amor » que j’ai trouvé sur Internet. En termes de prix elles sont un peu plus cher, mais ce n’est pas énorme, et tellement plus agréable. Je veux essayer un dernier modèle « slim » de chez Soft.
– Qu’est-ce que cela a changé pour ta sexualité ?
Trouver une bonne capote qui me va bien m’a déstressé et a considérablement amélioré mes sensations. Mais bien sûr cela ne résout pas les préjugés des gays sur la taille des sexes. J’évite d’exhiber mes capotes Slim, elles ont un aspect différent qui peut surprendre mon partenaire. C’est dommage, car au contraire, la capote devrait être un objet érotique avec lequel le passif pourrait jouer. Ça me fait mal quand je vois partout sur les sites des mecs qui réclament des TBM ou TTBM. Alors que l’on sait très bien que le plaisir est dans la tête et que bien souvent une petite bite ça fait moins mal et procure autant de plaisir !
Pour les sexes de taille plus modeste, il existe aussi des préservatifs adaptés qui vous assurent le même plaisir que les autres.
CONSEILS SANTE / SEXO !
« Je suis séroneg, mais mon mec est séropo. Qu’est-ce que ça change sexuellement ? »
Mathias, 27 ans, Paris
Le changement n’est pas sexuel, mais avant tout psychologique ! Le conseil pratique que je te donnerai est d’abord de parvenir à en parler avec lui, et surtout de prendre votre temps. Peut-être qu’au début vous allez être gênés, gardez les réflexes du safer sex que vous auriez avec n’importe quel autre partenaire inconnu. L’autre élément que tu dois intégrer est que ton ami, s’il est sous traitement, est à charge virale indétectable, il ne peut pas te transmettre le virus. Parle-lui en, qu’il t’explique tout cela. Plus il partagera avec toi son histoire, plus vous serez à l’aise ensemble.
« Pourquoi je n’éprouve pas de plaisir en étant passif, alors que je me sens plus passif qu’actif ? »
Martin, 32 ans, Besançon
La passivité est tout un art, qui nécessite une initiation : on n’éprouve pas forcément de suite du plaisir, surtout si l’actif s’y prend mal, ou s’il a un sexe énorme ! Il faut d’abord s’affranchir du tabou entourant la sodomie et être psychologiquement prêt. L’idéal est de trouver un partenaire expérimenté, qui saura t’apprendre les bonnes positions. Tu peux aussi t’entraîner avec un sextoy. Le préservatif, outre son intérêt préventif, rassurera les tâtillons de l’hygiène.
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Nous la transmettrons à notre spécialiste qui te répondra dans un prochain numéro.