
Le leader des députés LREM, Gilles Le Gendre a annoncé le report de la loi bioéthique, jeudi 21 mai. Depuis 2016, la communauté LGBTQI+ attend le projet de loi.
Mise à mal. Dans une interview pour LCI, Gilles Le Gendre a révélé que la loi bioéthique ne serait pas adopté pendant l’été. En cause, la crise sanitaire retarde le vote des réformes présentées avant le confinement. « J’espère que nous pourrons adopter la PMA d’ici la fin du quinquennat. Avant l’été c’est impossible. », a exprimé le chef des députés LREM à l’assemblée pour la chaîne d’information.
Toujours pour LCI, il a précisé les circonstances qui empêchent l’adoption immédiate de la PMA pour toutes. « Pour une raison de calendrier : nous n’avons plus beaucoup de temps et nous avons des textes importants, très liés à la situation économique d’urgence, ou la situation sanitaire d’urgence. Et, par ailleurs, je vous rappelle qu’aujourd’hui les hémicycles, Sénat et Assemblée, travaillent à effectifs réduits pour respecter pour respecter tout bêtement, comme tous les Français, les règles sanitaires. Sur une loi aussi importante, que l’ensemble des forces politiques ne puissent pas être présentes dans l’hémicycle, ça pose un vrai problème de principe. ». Concluant son intervention, Gilles Le Gendre espère toutefois une présentation de loi bioéthique avant la fin du quinquennat.
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Des voix s’élèvent
Sur la toile, les militant.e.s et politiciens se sont indignés du report. « L’égalité n’est pas un luxe, a tweeté SOS homophobie. Les LGBT ne sont pas une variable d’ajustement. La dignité des LGBT, leurs projets de famille n’ont pas disparu avec la crise ! ». Dans la majorité, des députés se sont même levés contre cette décision, parmi Sacha Houlié, cofondateur des Jeunes avec Macron. « Pour nombre de couples et de femmes, la PMA est bel et bien une urgence. Les députés de la majorité sont attachés à ce que cette promesse de campagne soit réalisée le plus tôt possible. »
L’Association des Familles Homoparentales a pointé une série de reports en chaîne depuis 2018. Comme elle le rappelle, les causes y ont été multiples, le mouvement des gilets jaunes, l’affaire Benalla, les mouvements de grèves en décembre 2019 et la crise sanitaire, aujourd’hui. « Ce [nouvel] argument est totalement fallacieux. Rappelons qu’en première lecture, certains articles ou amendements du projet de loi bioéthique ont été votés avec un effectif très réduit de députés et qu’à ces moments particuliers, nous n’avons jamais entendu Gilles le Gendre soulever de « problème de principe ».
Olivier Véran tente de rassurer
Dans un tweet publié le même jour, le ministre de la santé s’est voulu plus optimiste. « La loi bioéthique porte de nombreuses, belles réelles avancées sociétales. Le débat parlementaire n’est pas achevé, et si la priorité donnée à la crise sanitaire rend difficile son adoption avant l’été hélas, elle le sera dans les tous prochains mois ! ».