Le prix de l’innocence relate la descente aux enfers d’un jeune immigré en quête d’identité, Alexandre. Signé Pau Masò, le long-métrage balaie les fléaux de la communauté gay.
Descente aux enfers ! Le Prix de l’innocence ouvre sur l’introduction de deux personnages : un jeune immigré russe, Alexandre, et une professionnelle à New-York. Le motif de l’échange est mis sous silence, ce qui laisse planer un grand mystère pour le spectateur. Dans une ambiance digne d’un interrogatoire, une première question vient amorcer la conversation entre les deux personnages : “Pourquoi tu es là ?”. C’est le point de départ vers la mise en abîme d’un long récit, poignant entre tous.
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Porté par une alternance de flashbacks et de retours vers la situation présente, Le Prix de l’innocence nous plonge dans les méandres de la vie d’Alexandre, livré à lui-même en terre inconnu. Dans un rythme effréné, le cinéaste en balaie les causes : immigration illégale de Russie vers les Etats-Unis, suicide de la mère, départ précipité de la sœur avec toutes les économies. Conséquence de tous ces aléas, le jeune homme n’a pour solution que de se confier à sa seule amie, Emma, pour qu’elle lui donne des conseils. D’une mise en relation prétendument innocente, le héros va vite tomber dans le pire fléau pour un homme gay : la prostitution.
L’addiction, piège de toute vie !
Fort d’une véritable descente aux enfers, le réalisateur passe au crible tous les revers de l’addiction au sexe. Dans les moindres détails, le héros est confronté aux conséquences de la prostitution : chemsex, drogue, alcool, gogo-dancing, orgies, etc. Dans une itinérance au coeur des rues New-Yorkaises, faite de débauche, Alexandre découvre malgré lui et dans les pires circonstances sa sexualité et le plaisir du corps. Il tombe vite dans le piège du manque et de l’autosatisfaction.
Seule lumière dans sa vie, ses relations, ses rencontres et ses confidences lui permettent de garder hors de l’eau. Et, le récit de son passé apporte sa pierre à l’édifice dans sa tentative de reconstruction. « Se débarrasser des drogues et du sexe est une bataille quotidienne. », confie le héros. Va-t-il donc remporter la bataille ou continuer à se détruire à petit feu ? Poignant !
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