Le Refuge a officiellement annoncé son passage du statut d’association à fondation, lundi 5 octobre. Une annonce dont l’institution LGBTQI+ a profité pour rappeler les LGBTphobies persistent en société, en particulier chez les jeunes.
La lutte continue ! Lors d’une conférence de presse, Le Refuge a dévoilé son passage au statut de fondation, lundi 5 octobre, à Paris. En ce sens, l’annonce vient ouvrir une semaine nationale dédiée aux 17 années d’histoire et d’engagement de l’institution militante. Pendant l’événement, Frédéric Gal, directeur général du Refuge, a souligné l’évolution des droits LGBTQI+, même si les LGBTphobies restent présentes dans la société. « Les Français ont compris que ‘pédé’ était une insulte. Mais ils ne l’associent pas toujours à de l’homophobie, ce qui montre qu’il y a encore un énorme travail de pédagogie à faire. On constate une banalisation du terme.”, a-t-il confié.
Pendant la conférence, la directrice de clientèle chez BVA a présenter l’enquête, Les Français et l’homophobie dans la société. Le sondage rapporte notamment que 41% des français considèrent que les personnes LGBTQI+ ne sont “ni mieux ni moins bien acceptées”. Au fil des chiffres, le climat hostile envers la communauté prend tout son sens. En conséquence, 65% des sondés révèlent avoir été témoins de propos LGBTphobes, en particulier le terme “pédé” (78%).
Sport et éducation, principaux environnements LGBTphobes
L’enquête de BVA a également montré que les milieux sportifs et éducatifs étaient le terrain des LGBTphobies. En exemple, 47% des personnes intérrogées estiment que la situation des personnes LGBTQI+ reste inchangée dans le sport. Le constat est d’autant plus alarmant que Winamax a tenu des propos à caractère homophobe, en août dernier. “On prend l’Europe et on l’encule à deux”, pouvait-on alors lire sur Twitter, avant que la publication ne soit supprimée.
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Concernant le système éducatif, les français jugent que le ministère de l’éducation nationale devrait faire preuve de davantage de sévérité contre le corps enseignant (73%). La semaine dernier, un professeur de droit à Panthéon-Sorbonne avait proféré des propos homophobes et transphobes devant des dizaines d’étudiants. « Quel est le fondement ? Le fondement, ça a été de dire qu’un homme et une femme qui peuvent se marier, c’est discriminant, alors que de dire que deux hommes ou deux femmes ne puissent pas faire de même. Sur un plan juridique, ça a été l’argument principal.«, avait-t-il notamment déclaré.
Une réforme gouvernementale prévue
Le délégué de la DILCRAH, Frédéric Potier, a annoncé la préparation d’un plan national sur les LGBTphobies, avec Elisabeth Moreno. Cette réforme est d’autant plus majeure que la moitié des sondés juge que l’état ne prend pas assez en charge les questions LGBTQI+. « La loi n’est pas suffisamment appliquée, a exprimé Frédéric Gal. Il est nécessaire de former les magistrats pour qu’ils puissent reconnaître les LGBTphobies. D’une manière générale les outils existent mais ne sont pas suffisamment déployés par manque de moyens humains« , confie le directeur du Refuge, attristé.
Depuis sa création, Le Refuge a toujours œuvré pour l’accueil et le suivi des jeunes LGBTQI+. Au fil des années, l’actuelle fondation a mis en place pour les prendre en charge dans les meilleures conditions. En conséquence, cette approche d’accompagnement a d’autant fait ses preuves pendant le confinement, où les jeunes exclus de leur famille ont pu trouver un toit grâce au Refuge. Dernièrement, la fondation a créé des dispositifs à destination des jeunes LGBT avec des passifs judiciaires mais aussi des migrants LGBT. Elle espère aujourd’hui que le gouvernement prenne aussi des mesures.