Le résistant Daniel Cordier, ouvertement gay, est décédé

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Crédit photo : Capture d’écran Youtube Conférence Université Panthéon Sorbonne

Figure éminente de la résistance française, Daniel Cordier est décédé à l’âge de 100 ans, vendredi 20 novembre. Il laisse un grand héritage derrière lui … et des pleurs.

Paix à son âme. Le résistant français et ouvertement gay, Daniel Cordier, est mort à 100 ans, vendredi 20 novembre. Cette triste nouvelle intervient alors qu’il venait de célébrer son centième anniversaire, en août dernier. Tout au long de sa vie depuis la résistance, le fervent opposant à l’occupation allemande s’est battu pour les libertés de toutes et tous. Cette position l’a d’ailleurs amené à défendre l’adoption du mariage pour tous en France. “Cela va avec l’idée de liberté. [Car] la liberté, c’est aussi celle de faire ce qu’on veut avec son corps et avec son sexe. C’est très important.« , confiait-il alors au journal Le Monde. Jusqu’à aujourd’hui, il était l’un des quatre derniers compagnons de la Libération française.

Une grande histoire de résistance

Daniel Cordier, aka Caracalla, a intégré le mouvement résistant français par opposition à l’armistice de juin 1940 et par “amour” pour Jean Moulin, en juin 1942. Pendant des décennies, ses alliés de la libération et lui-même sont considérés comme des collabo’ homosexuels. En cause, le philosophe français, Jean-Paul Sartre publie un ouvrage, La Collaboration, au lendemain de la guerre, où il les assimile à des éléments mal assimilés par la communauté nationale et attirés par la force« . Une vérité que Daniel va démentir dans les années 1990 puis dans son ouvrage Alias Caracalla en 2009. “Il s’agissait de vieilles querelles remontant à la guerre interne à laquelle se sont livrés les résistants de France et ceux basés à Londres avec le général de Gaulle« , confiait alors le grand résistant à Libération.

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De son côté, Daniel Cordier a dû longtemps taire son homosexualité, ne l’exprimant qu’au sein de son cercle d’amis proches et ouverts. « La haine à l’égard de l’homosexualité était terrible.”, exprime-t-il plus tard. « C’était un soleil dans la solitude. Il avait un coût, c’était un péché mortel.”, explique-t-il alors à propos de ses relations avec des hommes pendant son adolescence, lors de la sortie du livre Les Feux de Saint-Elme. « On voulait être libre et s’affirmer. Et puis, quand on avait pris son plaisir, c’était l’écroulement parce qu’il y avait Dieu qui nous jugeait. On se rendait compte qu’on faisait quelque chose qui n’était pas bien.« , confie-t-il, d’un air coupable.

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