Dr Raphaël Karas : « les personnes LGBT sont plus sujettes aux addictions »

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Le Dr Raphaël Karas, psychiatre addictologue depuis une dizaine d’années au centre de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie à l’hôpital Sainte Anne et à la clinique du Parc à Saint Ouen, évoque les dangers de la drogue chez les personnes LGBT+ dans une interview inédite pour Garçon Magazine.

Qu’est-ce qu’une addiction, Dr Raphaël Karas ?

L’addiction peut à la fois se caractériser par des substances psychoactives par exemple l’alcool, le tabac, les drogues illicites, mais peuvent également voir le jour sous une autre forme. Aujourd’hui on remarque des addictions comportementales, sans substances psychoactives, aux jeux, au sexe, au travail par exemple. 

Être addict, ça ne veut rien dire. C’est se faire plaisir ou se sentir mieux. On utilise des produits et on continue même si on sait que c’est mauvais pour nous. Si vous continuez dans cette démarche alors vous avez une addiction. Cela s’apparente à un trouble du comportement sévère, moyen ou léger.

Depuis vos débuts, avez-vous constaté une hausse du taux d’addictions chez les français ?

Les addictions sont souvent liées à des problèmes physiques ou des troubles psychiatriques. Oui le pourcentage ne fait qu’augmenter si on parle de cannabis, de cocaïne, ou d’héroïne. Le tabac et l’alcool sont eux étonnamment en diminution. 

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En France, les addictions posent un réel problème de santé publique majeur, comme à l’échelle européenne et dans le reste du monde d’ailleurs. Les impacts sont multiples : sanitaires, médicaux, sociaux, et j’en passe. Il faut savoir que la consommation de substances psychoactives est responsable en France de plus de 100 000 décès, dont 40 000 cancers.

En quoi consiste le métier d’addictologue ? accompagner les patients, les conseiller, les écouter ?

L’addictologue est un médecin spécialiste des addictions, qu’elles soient physiologiques ou psychologiques. Quand on a un patient démuni en face de nous, on l’encadre avec une procédure de sevrage et on l’accompagne avec un programme à suivre pour atteindre des objectifs. Bien sûr, ce programme est adapté à chaque patient, et il est établi de façon personnalisée en fonction de l’addiction et du degré de dépendance. 

L’addictologue a aussi un rôle de prévention, en intervenant dans des structures spécialisées. On écoute et on accompagne psychologiquement le patient dans sa démarche. Tout dépend de la demande du patient. On évalue sa demande globale, on essaye de déceler des problèmes psychologiques ou des maladies somatiques type cancer.

Découvrez la suite de l’interview avec dr Raphaël Karas dans le nouveau numéro de Garçon Magazine.

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