Historique ! Les artistes bulgares Yasen Zgurovski et Boryana Rossa ont lancé Bulgarian Drag History, un nouveau projet en ligne qui vise à préserver la culture queer du pays et la partager avec tout le monde, en décembre 2020. Une démarche ambitieuse et militante dans un des pays de l’Europe de l’Est où l’homophobie persiste toujours.
Créé sous forme d’archives en ligne, le projet réuni des photos, des images et des textes inédits qui feront découvrir l’histoire locale du drag au public. Le projet s’inscrit dans une démarche encore plus majeure ce qui est Sofia Queer Forum, un événement pluridisciplinaire qui vise à donner la parole aux drag artistes du pays, et qui se déroulera jusqu’en mai 2021.
Les archives en ligne seront présentées sous forme d’entretiens vidéo avec des drag queens de différentes générations et avec des artistes qui au travers de leur travail traitent les sujets de genre. Ces entretiens montrent comment le folklore national du pays a influencé les drag artistes dans la création de leurs personnages. Tout au long des prochaines cinq mois, des photos et d’archives seront publiées sur le site web du projet. Des textes analytiques basés sur des documents d’archives en font également partie.
L’idée de Bulgarian Drag History
Bulgarian Drag History est dédié à l’histoire de la performance de drag en Bulgarie avec un accent sur les années 1990. Et ceci pour une raison. C’est notamment dans les années 1990 que la culture drag a commencé à épanouir. Le projet vise à créer une base de données d’informations largement accessible qui provoquera une conversation entre des générations d’artistes de drag et ceux qui s’en inspirent.
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Typique de l’esthétique des années 1990, cette culture de drag est vite fait adoptée par les autres industries créatives telles que la mode et la musique. Ce qui est spécifique pour le drag bulgare, c’est que malgré sa nature sous-culturelle, il est largement répandu dans la plupart de secteurs culturels et il sort rapidement de la communauté LGBTQ. Pour ce faire, quelques clubs mixtes ont été fondés : « Spartacus » à Sofia et Varna, « Caligula » à Plovdiv, « Oscar Wilde » et « Alexander » à Varna. En raison de cette inclusion, la scène drag arrive à inspirer de nombreux artistes dont les carrières démarrent dans les années 1990.
S’inspirer du folklore
Le thème du travestissement a toujours été présent dans la culture bulgare. Les exemples datent de l’époque des Thraces quand les hommes et les femmes ont échangé leurs tenues pour de rituels folkloriques. Ces traditions continuent d’être largement représentées dans le folklore et les rites religieux bulgares pendant le Babinden (fête des grand-mères), le rituel de la Sovoynitsa et les festivités des Kukers. Les rituels reflètent non seulement la fludité de la sexualité, mais aussi la polyvalence des genres dans la société. Bulgarian Drag History ont pour but de rappeler que le drag a été toujours présent dans la culture bulgare. Un fait qui reste souvent négligé et étouffé dans des propos homophobes toujours présents dans la société.