La dernière Une du journal France-Antilles a fait controverse, mercredi 3 février. En cause, elle lie la pédophilie d’un homme à son homosexualité.
Outrageant ! Dès sa sortie en kiosque et sur le web, mercredi 3 février, la une du journal France-Antilles n’est pas passée au sein des activistes LGBTQI+. En gros caractères, le média a ainsi titré un de ses principaux articles “l’homosexuel préférait les garçons”. « Encore une fois, cette Une revient à considérer que les homos ont une sexualité déviante. On rabaisse ces personnes en considérant que l’homosexualité n’est pas acceptable d’autant que la justice est entrée en voie de condamnation. L’amalgame pédophilie-homosexualité est récurrent et n’est pas pour autant tolérable : c’est une discrimination.« , a réagi Lucile Jomat, vice-présidente de SOS homophobie, auprès de Têtu.
A lire aussi : Un directeur d’école fait un coming-out historique
La polémique ne s’est pas arrêtée là. Dans les pages du quotidien français, le média est allé plus loin dans l’amalgame sur le traitement de l’affaire de pédophilie. A tort, l’auteur du texte lie, sous toutes ses formes, l’homosexualité du prévenu avec son comportement pédophile. “Après son divorce, il fait son coming-out et flirte avec des hommes. Il a du mal à avoir des relations avec des adultes. Il dit préférer les garçons entre 12 et 16 ans sans réellement se l’expliquer.”, peut-on lire dans l’article, précisant plus haut son ancienne union avec une femme. « Pour qu’on comprenne bien France-Antilles, lorsque vous faites un article sur un pédophile hétérosexuel, vous ne mentionnez pas son orientation sexuelle mais s’il est homosexuel vous en faites la Une en mentionnant son orientation sexuelle ?« , s’est interrogée l’Association des familles homoparentales, sur Twitter.
Le kit journalistique, pas facultatif
Dans sa prise de position, SOS Homophobie a redirigé le média vers le kit journalistique de l’AJLGBT. Dans le dispositif matériel, il est en effet mentionné que “l’homosexualité n’est pas la pédophilie”. « Un flou nauséabond est encore entretenu de nos jours, soit par ignorance, soit par gayphobie, souvent pour fragiliser les revendications des associations LGBT+. Il faut bien faire attention à ne pas mélanger les deux dans le traitement des sujets« , a notamment écrit l’association à l’initiative du kit.