Cette année, Sidaction a récolté près de 4,5 millions d’euros lors de son week-end de campagne. Une mobilisation inattendue pour l’organisation, comparé aux deux années précédentes.
Mirobolant ! Pendant son week-end de campagne, Sidaction a recensé près de 4,5 millions d’euros comme promesses de dons. « Face au contexte actuel incertain, aux difficultés économiques que rencontrent de nombreux français, nous étions très inquiets. Malgré cela, le grand public s’est mobilisé au-delà de nos espérances. », a expliqué auprès de l’AFP la directrice générale de Sidaction, Florence Thune.
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En conséquence, la responsable a salué la mobilisation des Français et des Françaises dans la lutte contre cette IST, plus que primordiale dans ce contexte de pandémie. « Il était impossible pour nous d’annuler cette année car il était impératif de sortir le VIH de son invisibilité. Et je crois qu’on a réussi ce pari. », a-t-elle poursuivi. Comme le mentionne Florence Thune, les ressources futures serviront à la recherche, aux soins et aux actions associatives, en France et à l’étranger.
Une mobilisation particulière
Cette année, les dons ont battu un record, en comparaison aux mobilisations passées. En 2019, année précédant l’arrivée de la Covid-19, les promesses de donations avaient atteint un montant similaire. Puis, en plein contexte de pandémie, un an plus tard, l’impossibilité de mener une campagne en bonne et due forme avait fortement impacté la collecte de fonds pour financer les actions de lutte contre le VIH/SIDA.
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Alors, en 2021, la situation sanitaire a poussé Sidaction à mobiliser les troupes pour sensibiliser la population sur l’importance de lutter ensemble contre le VIH. Et, la campagne de trois jours semble l’avoir clairement démontré avec un clip, diffusé dans les 31 médias partenaires, la veille du week-end de campagne. De même, la soirée, placée sous le signe “Merci Line”, a démontré toute la force de l’engagement de l’organisation. Tout cela grâce au travail militant de Line Renaud, depuis la création de Sidaction en 1994.
La lutte doit continuer
Encore aujourd’hui, le VIH reste un tabou en France. Seules les personnes concernées s’impliquent dans la lutte contre cette IST. La méfiance est encore perceptible chez beaucoup de français.e.s, en dépit des avancées médicales. “En France, en octobre, on avait 650.000 tests en moins que ce qui était prévu à ce stade, et certains pays ont eu jusqu’à 50% de dépistages en moins. », déplore Florence Thune qui précise qu’en France, près de « 24.000 personnes ne connaissent pas leur statut, faute de dépistage ».
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A ce jour, 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, parmi lesquelles 12 millions n’ont pas de traitement. Pire encore, 1,7 millions d’individus ont contracté le VIH en 2019, 690 000 ont succombé à cette maladie. Conséquence de cela, la pandémie a clairement montré les inégalités qui persistent, ce qui “accroît la vulnérabilité au VIH des groupes marginalisés”. Chiffres à l’appui, l’Onusida a ainsi sonné l’alarme, estimant que 100 000 à 300 000 personnes vont contracter le VIH, quand 70 000 à 150 000 personnes vont en décéder, d’ici à 2022. D’où, l’importance d’agir aujourd’hui.