Le premier habitat partagé pour séniors (LGBT) arrive enfin

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En cette fin de mois des fiertés, le tout premier habitat partagé a ouvert ses portes à Paris. Une initiative novatrice qui en dit long sur la volonté à inclure toutes les personnes âgées. 

Pour retrouver la joie ! Projet des associations GreyPRIDE et Basiliade, le premier habitat partagé a officiellement vu le jour dans la capitale, en juin dernier. « Il se bâtit avant tout sur le désir de vivre ensemble, de mettre en place une solidarité dans un même appartement. », explique le président de Grey Pride. En conséquence, ce lieu dit « affinitaire » a pour vocation d’être une alternative au vieillir seul, chez soi et à l’hypercollectif. Par la suite, les deux organisations envisagent de lancer d’autres structures en région parisienne. 

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Un premier groupe d’arrivants

Actuellement résident de l’établissement, Luc Anberrée découvre le projet de colocation entre seniors LGBT en novembre 2017, lors d’une participation à un « speed dating ». « J’ai été très séduit par cette idée d’appartement partagé comme alternative à une maison de retraite traditionnelle. », confie-t-il. Dès lors, il se porte candidat pour intégrer l’habitat de GreyPRIDE. Pendant deux ans, l’homme âgé échange avec d’autres personnes pour savoir si le feeling passe. En parallèle, il participe aux rencontres conviviales et aux initiatives de l’association avec les adhérents et bénévoles. Progressivement, Luc Anberrée se lie d’amitié avec un, puis deux, puis trois séniors. Tous les quatre décident unanimement d’intégrer l’habitat partagé à Paris, un mois après son ouverture, en juin 2020. C’est le début d’une longue aventure en perspective.

Luc Anberrée

Avec ses futurs co-résidents, il propose « un projet de vie et un questionnement par rapport au vieillissement. » L’objectif y est clair : « Faire vivre la colocation, selon une charte spécifique. » « Nous avons mis sur pied des activités pour souder le groupe et être en lien avec la plupart des membres de l’association GreyPRIDE. Deux dimanches par mois, il y a des séances de yoga et de Qi gong. « Durant l’été, on joint ces deux activités avec le nudisme. Nous le proposerons de nouveau à ceux qui le souhaitent. », ajoute-t-il. En conséquence, l’objectif est, pour Luc Anberrée, « d’exprimer nos ressentis et de libérer nos émotions dans un climat de bienveillance et sans jugement de la part des autres ». Parallèlement à cela, il s’implique dans la concrétisation d’animations déjà en place, comme le tricot, la lecture, les ateliers vidéo et bricolages. Sacré engagement !

Une association très engagée

Depuis quatre ans, GreyPRIDE s’implique dans une campagne pro-séniors LGBT, #Révolutionsenior. Concrètement, cette initiative utilise les clichés dont cette communauté est victime pour mieux les déconstruire. Orientée autour de sept thématiques distinctes, elle a pour but d’interroger sur l’âgisme, la sexualité, l’accompagnement ou encore la perception en société. Son slogan : « GreyPRIDE envoie en l’air les préjugés ! ».

Présenté avant le premier confinement, le label « Grey Pride Bienvenue » a pour objectif d’honorer le soutien des structures médicales (EHPAD, maisons de retraite) envers les seniors LGBTQI+. Le décernement de ce titre intervient après que les travailleurs d’une institution aient été formés aux questions mises en avant dans leur démarche annuelle.

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Enfin, l’appli Pinky, mise en place en septembre 2021, a pour but de signaler aux personnes âgées de notre communauté qu’il y a un airbnb, un restaurant, une librairie, une boutique friendly à proximité de chez eux. En conséquence, la plateforme aura une fonction de géolocalisation, dans laquelle apparaîtront notamment tous les supporters de Grey Pride : associations, lieux de loisir, bars, etc.