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Joli garçon : Ugo, un homme qui aime se dépasser

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Natif du sud de la France, résidant à Paris depuis 16 ans, Ugo est tout ce qu’on peut imaginer d’un artiste polyvalent. Comédien (sa profession principale),Drag, modèle photo … En plein déconfinement mondial, Ugo s’est posé le temps de quelques confessions. On vous les énumère point par point.

Le métier de ce joli garçon ?

Je joue surtout au théâtre, pour la compagnie franco-roumaine, Les Ogres, depuis 2011. Il m’arrive de réaliser des performances à l’étranger et de tourner dans des courts métrages. Ma collaboration avec la troupe était tout à fait hasardeuse, dans le cadre d’une audition pour un spectacle non verbal dansé sur la vie de la chorégraphe et danseuse Isadora Duncan. J’ai aussi été assistant à la mise en  scène pour la dernière création de la compagnie “Itinéraires, un jour le monde changera”.

Le drag ?

Mon personnage, Miss Agrado (@missagrado), est très lié à mon job. Il est très cinématographique, Almodovarien, dramatique, lacrymal, fatal et viril. De même, il s’émancipe des conventions, il se situe entre l’univers du drag et celui du cabaret mais avec une dimension théâtrale où j’aime raconter des histoires en un temps imparti et entrer en empathie avec le public. Toucher la tête pour l’intellect, le cœur pour les sentiments et le sexe pour le désir. C’est l’idée que je me fais d’un spectacle total.

Il y a trois ans, j’ai pu dans le cadre d’un projet de médiation culturel universitaire performer aux côtés de Calypso Overkill, Enza Fragola et Trashenda Banks. Concrètement, nous devions, deux comédiens et moi-même nous transformer en drag-queens et inversement pour elles à travers des ateliers et rencontres, aboutissant à une forme collective, c’est là que tout à commencé. 

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Depuis, j’ai participé à quelques scènes ouvertes. Aujourd’hui, j’aimerais monter un seul en scène en créature, emmener mon personnage Drag au théâtre, mais j’attends un peu, comme je ne suis pas encore totalement autonome (pour le maquillage, notamment)  j’ai surtout besoin de trouver la bonne idée et les bons collaborateurs pour m’entourer. Il serra une ode aux actrices, aux femmes qui ont marqué ma vie . Il parlera du temps qui passe et questionnera mon rapport à cette discipline, à la notion de personnage et du continuum entre le il et le elle, a cette altérité.

Le lien entre les deux pour ce joli garçon ?

En tant que comédien j’adore être sur scène et tisser des liens étroits avec mes camarades de jeu au plateau. J’aime être au service d’une œuvre et d’un propos. Il faut être à la hauteur des attentes du metteur en scène et des spectateurs, mais j’ai toujours peur de ne pas être assez performatif. C’est un métier qui est à la fois salvateur car je vie mon rêve de gosse et tout autant vertigineux car il y à beaucoup de désillusions, de doutes et de remises en question. Mais il faut l’accepter et rester alerte pour saisir toutes les opportunités.

Quand je suis en drag, je suis quelqu’un d’autre, je fais exister tout un monde intérieur que je mets moi même en scène et où je suis le chef d’orchestre. J’aime rêver à conceptualiser des numéros. Avoir un personnage ça me protège, ça me permet de faire autre chose, de sortir des sentiers battus et d’oser. L’espace d’un instant de me sentir invincible, comme une sorte de super-héros et devenir un personnage fictionnel. C’est fou le pouvoir du drag.

Le rapport à la photo de ce joli garçon ?

J’en fais très peu à vrai dire, en général pour réactualiser mon book de comédien mais je suis ouvert aux collaborations artistiques, j’aime rencontrer de nouvelles personnes et me confronter à des univers différents.  Et puis, je suis assez pudique et j’ai un rapport compliqué avec mon image, je n’apprécie pas toujours ce que je renvoie à travers l’objectif.  

J’ai l’impression que le corps en général est un objet de fantasme et érotisé quand il est dénudé et exposé, le flux permanent sur les réseaux sociaux impose intrinsèquement une norme de ce qu’y est beau ou acceptable et libre à chacun d’en faire partie. Je ne sais pas si j’ai envie de me conformer à celle-ci et j’essaie de m’accepter tel que je suis.  Je pratique depuis peu le sport et j’aime l’idée que je fais cela avant tout pour moi.

Des projets à venir pour ce joli garçon ?

Je vais sûrement reprendre l’exploitation de ma pièce Ogres, un spectacle sur l’homophobie réalisé, il y a trois ans, à Paris. Cette année post Covid est déterminante. Je souhaite développer mes propres projets :  proposer à des collégiens et lycéens la création d’un spectacle jeune public basé sur l’histoire vraie d’un inventeur qui a créé une machine pouvant sauver les océans en les dépolluant. Et surtout continuer à passer des castings et auditions