Film phare dans la compétition du festival Chéries Chéris, en novembre dernier, Down in Paris suit les aventures bohémiennes d’un réalisateur en quête d’inspiration. Dans son périple, il va faire des rencontres aussi improbables qu’haletantes. Soit, une belle manière de montrer qu’il y a quelque chose au bout du tunnel. Le cinéaste et acteur, Antony Hickling, en parle avec nous.
Peut-on dire que Down in Paris est le récit d’une grande quête d’inspiration d’un réalisateur atteint du syndrome de « la page blanche », et ce, au gré de la vie nocturne et bohémienne à Paris ?
Hum ? Oui. Plus ou moins. Richard est à un croisement créatif, mais aussi et surtout personnel lié à sa vie privée, à son âge et à son art. Il ne la cherche pas d’emblée dans la mesure où il envisage de mettre un terme au cinéma.
Il quitte le tournage, mais c’est au long de son errance nocturne qu’il retrouve le désir de continuer. Le goût de la vie et l’inspiration lui reviennent un peu plus à chaque rencontre.
En cela, c’est en quelque sorte l’illustration d’un traumatisme que peut connaître un réalisateur, aussi bon soit-il…
C’est un point de vue. En tout cas, pour moi, Richard est confronté à ses propres « démons » (l’amour, la mort, l’inspiration) qui le font grandir.
Est-ce quelque chose qui a ceci de personnel, auquel vous avez dû faire face ?
Absolument ! Et, je pense que cela se perçoit. La panne d’inspiration, le décès de mon père, la séparation… également la quarantaine. J’ai vécu un moment pendant le tournage de Where Horses Go To Die… où j’ai failli partir… Pour moi, le film commence là… Le basculement.
Il y a aussi une rencontre, celle avec le rôle de Claudius Pan, qui semble être attendue…
Il est vrai que cette séquence est la clef pour moi et pour le long-métrage. Ce personnage met Richard face à ses peurs, à ses angoisses et, finalement, le pousse à s’assumer.
Découvrez aussi : Tomber pour Ali, récit saisissant où l’amour a un prix
C’est dans cette dernière que je confronte mon travail, mes envies et mes idées créatives. Claudius est une manifestation de tout cela… Un miroir. Les réponses sont souvent introspectives.
À la fin, Down in Paris, c’est d’une certaine manière le tunnel de passage de l’ombre à la lumière, vers ce retour à l’inspiration, non ?
Oui, c’est très juste, et c’est un peu le cas pour tous mes films, d’ailleurs. J’essaie d’aller vers la lumière dans ma vie et dans mon travail. Ce qui ne m’empêche pas d’explorer ce qui est sombre, « Mais en contemplant l’horizon toujours » comme le dit Samantha (D. Frot) dans Down in Paris.
Un petit mot à nos lecteurs pour qu’ils aillent regarder le long-métrage lors de sa sortie en salles ?
J’ai l’impression que c’est un film beaucoup plus accessible lorsque je le compare à mes précédents. J’avais l’intention et l’envie de revenir au jeu d’acteur et à l’écriture. Je trouve que mes comédiens ont un jeu puissant et cela me touche beaucoup de les voir jouer leur personnage avec force, brillance et justesse. Ils sont tous beaux.
Plus d’infos :
Down in Paris sort en salles, l’an prochain.