San Francisco 1985 retrace l’itinérance d’un homme gay, Frankie, à l’époque du SIDA. Signé Chris Mason Johnson, le film illustre une bien dure réalité au sein de la communauté LGBTQI+ face à la maladie “homsexuelle”.
Mémoriel ! Tout commence par une danse. Dans une salle fraîchement habilitée, une troupe répète une chorégraphie en vue d’un spectacle éminent. En son sein, un jeune artiste apprenti, Frankie, contemple l’entraînement de ses partenaires. Il a la tête en bas, le casque sur les oreilles. Rapidement, de l’entraînement, l’exercice pratique vient consacrer les festivités. Un homme, Todd, et une femme, Molly, amorcent leur chorégraphie. Pourtant, une gêne s’installe chez la performeuse qui ne manque pas de le souligner. Todd, son partenaire, transpire énormément, d’où l’esquive de tout contact corporel. De ce refuge, cette situation plante le décor d’un problème profond au sein du film, San Francisco 1985.
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En cette année symbolique dans la lutte face au SIDA, San Francisco 1985 balaie d’une traite tous les clichés autour de cette IST. La paranoïa autour des moyens de transmission, la méconnaissance sur la maladie, la défiance de la communauté LGBTQI+ sont autant d’exemple qui illustrent le rejet et l’exclusion. De l’autre côté, le long-métrage immortalise avec brio le regard personnel de communauté gay sur la maladie, dans l’oeil du héros Frankie. Dans les gestes, comme dans les actes et les précautions, la frustration sexuelle avec chaque partenaire est palpable pour ne pas contracter le SIDA. A son point culminant, les scénarios mentaux du personnage principal apportent la douloureuse conclusion : Vais-je attraper la maladie ? Devrais-je être confiné en hôpital ? Vais-je mourir ? Il ne reste alors plus que l’art et les rapports humains comme refuges face au redoutable SIDA. Macabre !
L’amour et le sexe mènent la danse
Unique remède pour oublier la situation macabre qui touche la communauté, le réalisateur met un point d’honneur à la beauté de la vie nocturne à San Francisco. C’est une véritable plongée dans la fusion des corps masculins, la découverte des plaisirs sexuels, des lieux gay et des euphorisants auquel le réalisateur confronte son spectateur. Au centre, Frankie et Todd se rapprochent au fil de la narration, doucement mais sûrement. Est-ce là le signe d’une relation entre les deux partenaires artistiques ? C’est de toute magie.
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