Dans une récente étude de l’IFOP, publiée lundi 7 juin, les Français ont manifesté un grand soutien en faveur de la GPA et de la PMA. Cette position intervient alors que la loi bioéthique, qui comprend un volet sur ces deux pratiques, revient dans les débats à l’Assemblée nationale.
On ne s’y attendait vraiment pas… Dans la nouvelle enquête de l’IFOP, les citoyens se sont dits pour l’accès universel à la GPA et la PMA, lundi 7 juin. « L’adhésion des Français est à un niveau historiquement haut. », se félicite Alexandre Urwicz, président de l’Association de défense des familles homoparentales (ADFH), à Têtu, qui a sollicité les services de l’institut de sondage.
Des droits légitimes
Dans les chiffres, 67% des personnes sondées souhaitent voir la PMA élargie aux couples de femmes, soit une évolution de 43% en plus de 30 ans. Plus précisément, les avis favorables ont été majoritaires chez les électeurs de Benoît Hamon (74%), Emmanuel Macron (75%) et Jean-Luc Mélenchon (77%). Contre toute attente, 62% des partisans du Rassemblement National ont un regard positif sur l’ouverture de ces possibilités à la communauté LGBTQI+. Et ce, alors que certains de ses représentants s’y opposent fermement, sur le motif de la marchandisation du corps, à commencer par Jordan Bardella (son vice-président, NDLR).
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Sur le volet de la GPA, question sociétale récente en France, 53% des répondants ont manifesté leur approbation pour les couples homosexuels, contre 41% en 2014. De même, ils sont 74% à vouloir que les enfants puissent avoir une reconnaissance administrative sur les papiers nationaux. Là encore, le soutien envers ce recours pour les hommes gays a été majoritaire chez les électeurs des formations politiques (mentionnées ci-haut). En dernier lieu, indépendamment de ces deux pratiques médicales, les personnes interrogées considèrent qu’une famille homoparentale comme un ménage à part entière.
LMPT sur le banc de touche ?
Au niveau religieux, les chrétiens sont 61% à souhaiter l’ouverture de la PMA aux femmes lesbiennes et 47% concernant la GPA. « Ces chiffres montrent que la Manif pour tous n’est plus du tout représentative des catholiques. », précise le président de l’ADFH, pour le même média. Ce qui démontre, contrairement à ce que l’on peut voir à la TV et lire dans la presse, que les opposants à ces deux réformes n’ont plus autant de voix qu’avant. Et ce, particulièrement depuis l’application officielle du mariage pour tou.te.s en 2013, promesse de campagne de François Hollande.
La classe politique doit suivre
La loi bioéthique, qui comprend un volet sur la PMA (et une volonté à inclure la GPA), revient à l’Assemblée nationale pour une troisième lecture. « Sur de nombreux sujets, les politiques sont en retard par rapport à la société. », a déclaré encore Alexandre Urwicz à notre confrère LGBT+, pointant les nombreux reports sous la gouvernance du président Emmanuel Macron. Et ce, alors que certains membres de l’exécutif, comme Élisabeth Moreno et Gabriel Attal, expriment leur soutien à l’accès à la parentalité pour les couples d’hommes. Verdict le 7 juillet prochain, donc, jour où les députés doivent voter une nouvelle fois.
Plus d’infos :
Retrouvez l’intégralité de l’enquête sur le site de l’IFOP.