Axel Abysse lance son label à son nom en 2017. Spécialisées dans le fist-fucking, ses premières vidéos rencontrent, à sa grande surprise, un grand succès en France et dans le monde. Aujourd’hui installé au Japon, la notoriété du producteur, réalisateur et performeur lui permet de se réinventer.
Axel Abysse, vous êtes le seul réalisateur porno gay Français et visible à porter le fétichisme dans vos métrages. Quel intérêt portez-vous à ça ?
Le fist-fucking fait partie intégrante de mon quotidien. C’est une vraie passion. Un mode de vie qui, par chance, est devenu une carrière ensuite.
Toutes les pratiques explorées dans ma filmographie sont avant tout des fantasmes, des envies. Les miens ou ceux de mes partenaires. J’essaie avant tout de faire le type de porno que j’ai envie de voir.
Contrairement aux autres réalisateurs pornos français (Antoine Lebel, Jess Royan, etc.), vous êtes ‘le petit » nouveau dans le monde. Comment arrivez-vous à vous démarquer avec vos films ?
Je pense et organise tous mes projets moi-même. Il y a rarement un script. Parfois juste un concept. Mais le plus souvent, il s’agit avant tout de pures sessions de fist en totale improvisation. Le sexe est toujours réel, jamais écrit. C’est filmé comme un documentaire, du début à la fin sans coupure ou presque. Ce n’est jamais posé, j’ai horreur de ça.
Le montage vient ensuite transformer cette matière première en un film un peu plus subtil. Je retravaille les sons, les couleurs, les ambiances. Mais le sexe filmé est toujours authentique, c’est une nécessité.
Dans certains de vos films, vous êtes à la fois devant et derrière la caméra. Comment arrivez-vous à jongler avec les deux ?
Si je suis devant la caméra, je fais appel à un caméraman de confiance, qui me connaît et qui sait ce que j’attends de lui. En France je collabore régulièrement avec Ivan Sobris et Amaury Grisel, deux artistes que j’aime beaucoup. Ils savent se faire oublier, se tapissent dans l’ombre et capturent la baise comme elle se déroule.
Je donne quelques ordres au départ, des intentions, mais ils ont ensuite carte blanche. Je leur demande de tout filmer, même les pauses, les moments de vide, pendant que moi je les oublie et me lâche. Il faut avant tout conserver l’intimité, la connexion entre les partenaires.
Qu’est-ce est qui le plus fantasmatique dans la réalisation d’un film porno ? Quel sentiment vous anime ?
Je suis exhibitionniste et sais que derrière l’objectif, puis derrière l’écran, des mecs vont se toucher, ils voudraient me rejoindre et me fouiller le cul. Je suis heureux d’être ouvert, de m’offrir. C’est toujours grisant.
Finalement, y a-t-il un film que vous ayez le plus aimé tourner et/ou dans lequel vous ayez le plus aimé jouer ?
‘The Shore’, une scène de fist sur la plage. Le décor est sublime, l’action est intime. C’était filmé à Okinawa dans les îles tropicales du Japon, un des lieux que j’aime le plus au monde.
Evidemment, il y a aussi ‘Abyssal Gang Bang’, tourné l’an dernier, pour ce moment unique où mon corps n’était qu’un trou à la merci d’un groupe de douze mecs bourrins. C’était un fantasme énorme depuis des années, probablement mon plus grand, et je l’ai enfin réalisé.