Enfant Afghan

De la prison à la lapidation, les Afghans LGBTQI+ plus en danger que jamais

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L’invasion des talibans fait monter la peur de la communauté LGBTQI+ en Afghanistan, depuis quelques jours. Un avenir incertain, entre silence et fuite.

La peur envahit la communauté LGBTQI+ afghane

« Quand je vois les talibans par la fenêtre (…) mon corps commence à trembler » confie Abdul, un afghan de 21 ans. Avec la prise de pouvoir des talibans dimanche dernier en Afghanistan, la communauté LGBTQI+ du pays exprime sa peur dans les médias. Nos confrères de la BBC viennent de dévoiler ce témoignage bouleversant. Apeuré, le jeune Abdul avoue notamment avoir interrompu sa vie et ne plus sortir de son domicile depuis 4 jours.

Des révélations apeurées qui ont une résonance particulièrement forte face aux déclarations des talibans. « Il n’y a que deux sanctions pour les gays : soit la lapidation, soit ils doivent se tenir derrière un mur qui tombe sur eux. Le mur doit avoir une hauteur de 2,5 à 3 mètres » révélait sans détours le mois dernier, le juge taliban Gul Rahim au média allemand, Blid.

Une chasse aux sorcières funeste qui s’annonce ?

Des conditions de vie qui s’annoncent de plus en plus inquiétantes. Jusqu’à présent l’homosexualité a été punie par la loi, les Afghans LGBTQI+ avouent se cacher. Une vie cachée, qui ne devrait pas durer longtemps si l’on en croit l’activiste et auteur afghan Nemat Sadat. L’ancien professeur afghan, domicilié aux États Unis, parle d’une politique « appât » à Pinknews. « Ils nommeront des informateurs pour attirer les hommes homosexuels et bisexuels en ligne et dans les espaces publics et les emmener dans un endroit isolé, les tuer et se débarrasser de leurs corps. » explique t-il.

Fuir ou se cacher ? Sans attendre un soutien international, certains afghans lgbtqi+ ont fait le choix de quitter le pays à leurs risques et périls. Dans les colonnes de Pink News, cette semaine, Merchad raconte avoir pris le large en passant par l’Iran. Il a atteint un pays d’Europe. A l’heure actuelle, sa demande d’asile aurait été refermée, le laissant en plein vide juridique et en quête d’un nouveau pays. « Je suis très inquiet pour mes amis parce qu’ils voulaient quitter le pays et maintenant toutes les voies sont fermées » avoue-t-il.

Des aides compliquées à mettre en place

Face à la panique qui gronde, la solidarité internationale se met en place progressivement. Aux États Unis, Bobuq Sayed, afghan d’origine, a ouvert une cagnotte de Crowdfunding. Avec près de 40 000 dollars récoltés, il essaie désormais tant bien que mal de percevoir la somme pour l’envoyer en Afghanistan.

Une décision avec laquelle la plateforme semble être en désaccord. Elle a d’ailleurs exigé que la somme soit directement reversée à une association afghane. Un choix auquel Bobuq Sayed s’oppose. « Il existe très peu de services destinés à soutenir les personnes LGBT en Afghanistan » déclare t il. Son idée étant, d’envoyer l’argent directement à des communautés LGBT clandestines du pays.

La France de plus en plus impliquée

Côté France, à la suite d’un entretien téléphonique d’une heure trente avec Joe Biden et Vladimir Poutine hier, Emmanuel Macron a souligné la nécessité « d’une étroite collaboration (…) pour permettre l’évacuation de nos ressortissants, des Afghanes et des Afghans qui ont travaillé pour les alliés, ainsi que de celles et ceux qui sont menacés » racontent nos confrères de l’AFP. S’il n’y a pas encore de discours pour venir en aide à la communauté, le compte Instagram @afganlgbt a lancé un appel pour faciliter la demande d’asile à la France.

Dans l’attente de retours, certaines personnalités LGBT française apportent leur soutien au mouvement, à commencer par le responsable de l’association Urgence homophobie, Guillaume Mélanie. « Monsieur le président, nous comptons sur vous pour les protéger et les exfiltrer comme vous avez été le premier à le faire en 2017 en Europe (et de façon immédiate) pour les personnes LGBT+ Tchétchènes » commente-t-il sur Instagram.

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