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L’AJL dénonce une banalisation des préjugés dans “Les Grosses Têtes”

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L’AJL (association des journalistes lesbiennes) a publié une enquête-média sur Les Grosses Têtes, mardi 8 décembre. En cause, elle y dénonce une banalisation des idées reçues sur la sexualité et le genre dans l’émission de RTL.

Plus que discriminant ! Dans une enquête-média, publiée mardi 8 décembre, l’AJL a dénoncé les propos à caractère LGBTphobes à répétition dans Les Grosses Têtes. L’association y a notamment pointé “une hypersexualisation” de la communauté au sein de l’émission, en particulier concernant les gays. “Comment, ensuite faire comprendre à ses collègues de travail ou ses camarades de lycée que ces attitudes et ces mots peuvent être blessants, stigmatisants ? Comment, dans un dîner de famille, ne pas passer pour un·e rabat-joie coincé·e lorsque l’on ne rit pas à la trentième blague de tonton Michel sur nos fesses et ce qu’on en fait ?, fustige l’AJL. Une fois encore, Les « Grosses têtes » rigolent et nous payons les pots cassés« , déplore-t-elle.

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Calculette à la main, l’association parisienne a comptabilisé tous les propos de ce type dans 24 des émissions des Grosses Têtes entre septembre et octobre. Soit, 83% concernerait la communauté LGBTQI+. Concrètement, les animateurs emploient de manière récurrente des termes comme “tata”, “tapette”, “enculé”, “pédé” et “tapette”. Pire encore, certains d’entre eux arborent des images stéréotypées dans leurs moqueries, l’humoriste gay JeanFi Janssens et son acolyte Christine Bravo en tête. « Elle gueule comme une goudou, elle marche comme un routier, je vous dis, elle a changé Christine Bravo !« , se moque le premier au micro de RTL, sous les rires des « Grosses têtes ». « Si elles sont transgenres, elles ne se laissent pas pousser la barbe !« , lâche à son tour Christine Bravo. Navrant ! 

Un acte assumé

Outre les remarques à caractère LGBTphobes, l’AJL a relevé des propos sexistes et d’apologie du viol, avec près de 160 insultes dans l’émission : ménagère, putains, grosses, moches, etc. « Ces propos sexistes ont de nombreuses conséquences sur les femmes. Elles sont d’abord psychologiques : tendances à la dévalorisation, autocensure et baisse de l’estime de soi. Mais, [elles peuvent être] aussi physiques, telles que des troubles alimentaires, de la fatigue, des mutilations ou même des problèmes d’ordre sexuel.« , déplore l’association. 

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En conséquence, elle demande aux animateurs des Grosses Têtes de prendre conscience de leur “responsabilité dans la propagation des discours de haine”. « Avec en moyenne 19 propos discriminants par émission, il ne s’agit plus d’un accident de parcours, mais d’un acharnement dissimulé derrière le rire.”, conclut l’AJL.

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