Un documentaire s’intéresse au faux “patient 0” du VIH

Un documentaire, SIDA : le patient zéro, va s’intéresser à l’histoire cachée derrière le faux “patient 0”, ce vendredi. L’erreur de verdict scientifique a fait le malheur du jeune...
Crédit photo : Capture d’écran YouTube

Un documentaire, SIDA : le patient zéro, va s’intéresser à l’histoire cachée derrière le faux “patient 0”, ce vendredi. L’erreur de verdict scientifique a fait le malheur du jeune gay, Gaëtan Dugas.

Ultime vérité ! Un documentaire, SIDA : le patient zéro, va revenir sur l’histoire du faux “patient 0”, vendredi 4 décembre. Au-delà d’un simple hommage, il va notamment revenir sur l’erreur historique et les vérités qui ont mené un jeune gay, Gaëtan Dugas, a un destin tragique. « Gaëtan Dugas a en quelque sorte ‘prouvé’ que les hommes qui pratiquent la sodomie et qui font des cabrioles dans les saunas sont vecteurs de maladies – semblables à la peste – dans leur communauté et le reste de la société« , a déclaré l’historien Phil Tiemeyer, peiné. Selon lui, le mythe du patient zéro démontre l’homophobie de la société américaine de l’époque. « Les propos de Shilts (…) ont renforcé le lien perçu entre la maladie et la soi-disant dépravation sexuelle des homosexuels« , a déclaré le spécialiste des mouvements gay. Diffusion sur la chaîne Histoire à 20h50.

Une injustice scientifique

Alors que le SIDA frappe de plein fouet les Etats-Unis, dans les années 1980, les scientifiques recherchent les causes de la propagation de la maladie. Des thèses douteuses font surface, parmi lesquelles notamment une transmission avec le poppers. Rapidement, la nécessité de trouver le “patient 0” émerge. En conséquence, trois hommes, que tout sépare, désignent un certain Gaëtan Dugas comme amant commun. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) émet l’hypothèse de la transmission d’une personne à l’autre et se rapproche du jeune gay.

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Dans son témoignage, Gaëtan Dugas déclare avoir eu des rapports avec 750 personnes différentes pendant trois ans. Il mentionne les noms de 72 d’entre elles. Pourtant, cette récolte d’informations n’amènera à aucune conclusion pertinente. Trois ans après la mort du jeune homme à 31 ans, en 1987, un journaliste, Randy Shilt, écrit l’ouvrage And the Band Played On. Prenant comme source le rapport de la CDC, le professionnel de l’information y désigne alors le steward québécois comme “le témoin zéro”. Cela est une erreur puisque l’étude en question le qualifie plutôt de “patient O”, soit Out of California. Cette erreur d’interprétation rendra tristement célèbre Gaëtan Dugas … de la mauvaise manière.

Redorer l’image d’un martyr

Lors de la sortie du livre, les médias s’acharnent contre le défunt steward, allant jusqu’à le qualifier d’irresponsable. Parmi eux, New York Post titre sa Une « L’homme qui nous a donné le sida« , quand le National Review le qualifie comme “le Christophe Colomb du sida”. Quatre ans plus tôt, des chercheurs ont écarté Gaëtan Dugas de l’image du “patient 0”, révélant que des centaines, voire des milliers, de personnes ont contracté le sida avant lui. Aujourd’hui, le documentaire constitue un hommage et un devoir de vérité.

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