Signé Rosa von Praunheim, Darkroom suit le jugement d’un tueur homo(phobe) en Allemagne. Au rythme de flashbacks percutants, le film propulse vers une véritable descente aux enfers.
Du sang et de la passion ! Darkroom démarre par une audience au tribunal, en Allemagne. Face à la barre, un homme, Lars, est jugé pour un crime horrible sans que nous ne sachions qui il a tué, pour quelles raisons, où, quand et comment. Tous ont les yeux rivés vers le coupable : la juge, les avocats, les témoins, l’être aimé et la partie civile. Par un contrebalancement spatial, le même homme se retrouve dans un lit d’hôpital, pieds et poings liés. Devant lui, un médecin lui administre un traitement sous le regard méfiant de policiers-surveillants. Rapidement, l’intrigue quitte l’ambiance des tribunaux et des hôpitaux pour gagner la société. En conséquence, un couple gay plante le décor du film, où nous retrouvons l’homme jugé. Est-ce la genèse des événements à venir ? Troublant !
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Dans un savant jeu de situations, Darkroom met la romance gay entre deux hommes et la tuerie homophobe perpétrée par l’un d’entre eux. Au commencement, le parallèle entre la découverte de la sexualité de Lars, sacrée par sa rencontre avec Roland en 2003 à Berlin, et l’attitude anti-gay de la grand-mère, appuyée par une éducation de fer. Toutes les constantes de ces deux antithèse sont passées au crible sans filtre, au moyen des mots, des regards et des étapes de la vie. A son point culminant, il ouvre la porte à un monde proche mais très différent de leur vie.
Aux premières loges de la scène gay
Dans un respect fidèle de l’histoire, la réalisatrice Rosa von Praunheim met en abîme la face sombre de la communauté : lieux de drague, backrooms, bars, boîtes de nuit, etc. Acteur et spectateur de ce monde, le héros Lars succombe aux plaisirs de la drogue, de l’infidélité et du sexe libre. Un plaisir coupable dont il tente de se repentir par le meurtre. Dans sa finalité, c’est un chemin ensanglanté qu’il trace partout où il passe, dans le plus grand secret et en marge de sa relation amoureuse. Cette tuerie va-t-il l’amener à toucher l’être aimé ? Macabre !
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