Bruno Masure ne s’interdit rien ! L’ex-présentateur du 20h de TF1 puis celui de France 2 revient aujourd’hui sur ce que doit vraiment être un journaliste au sein d’une rédaction. Ouvertement bisexuel, il a encore du mal à digérer son outing forcé par Mireille Dumas alors que le droit de réserve devait être loi ! Mathieu Wilhelm est allé à sa rencontre, chez lui dans le 12ème arrondissement de Paris, pour aborder, entre autres, les frasques de ses confrères de la grande époque, quand surmédiatisation rimait aussi avec débauche nocturne…
Propos recueillis par Mathieu Whilelm
Bruno Masure, vous venez de sortir un livre dans lequel vous décortiquez les vies d’une trentaine de personnages qui périssent dans l’effondrement d’un pont. Ils se retrouvent au mauvais endroit, au mauvais moment. Quand pensez-vous avoir été, vous, au mauvais endroit au mauvais moment ?
J’ai plutôt le sentiment, au contraire, d’avoir été l’objet d’une série de circonstances heureuses. Dans la vie en général, mais plus particulièrement dans mon métier de journaliste. C’est un milieu où la chance joue énormément. Je me rappelle de cet été 1984 où ces idiots, à TF1, mes chefs bien-aimés, se sont aperçus à la mi-juin qu’il n’y avait personne pour présenter le journal en juillet…
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Et vu que je trainais dans les couloirs, que je faisais déjà un peu d’antenne, et que je n’avais rien de prévu pour les vacances, ils me l’ont proposé et j’ai accepté ! Et finalement ça a duré quinze ans…
Vous êtes aujourd’hui passé de la Grand-Messe de 20h à la Grand-Messe de Twitter… Et même à « The Big Mess », le gros bordel… Vous y allez fort quand même ! C’est parce qu’à votre âge on n’a plus rien à perdre ?
Il y a un peu de ça oui. C’est ce qu’expliquent les psychanalystes. Plus on vieillit, et moins on a de surmoi. Il paraît qu’à la fin de sa vie, Chirac était en roue libre et n’arrêtait pas de dire des horreurs sur tout et sur tout le monde. Je n’en suis pas encore là mais, globalement, je me sens bien plus libre de dire ce que je veux, je ne suis plus le salarié de personne.
A l’époque, vous avez dû la fermer ?
Mais évidemment ! J’étais l’émanation d’une rédaction, et le devoir de réserve est essentiel. On est le porte-parole de centaines de personnes !