Le 29 décembre dernier, le rugbyman Devin Ibañez a dévoilé son homosexualité sur Instagram. Par son geste, il a véhiculé un message positif à la communauté en cette année particulière. Pour Garçon Magazine, il se confie.
Que se cache-t-il derrière votre coming-out, Devin Ibañez ?
Comme beaucoup d’autres à travers le monde, je vivais une année 2020 très difficile. Mon chiot de la famille, Ruby, est décédé subitement en novembre d’une crise. Elle n’avait qu’un an et la perte a été dévastatrice pour moi et j’ai commencé à lutter contre la dépression. Il est alors devenu clair que je devais faire des changements si je voulais m’en sortir.
Un jour, je me suis assis et j’ai rédigé une liste d’objectifs, l’un d’eux était de publier un message public. Cependant, après ce jour, plusieurs semaines se sont écoulées et je n’avais toujours pas progressé vers cet objectif. Le 29 décembre, j’ai fait une pause déjeuner au travail et j’ai décidé pourquoi pas faire mon coming-out maintenant ?
De dévoiler publiquement votre homosexualité est-il un moyen de faire avancer les mentalités dans votre sport ?
Effectivement. Le rugby regorge de joueurs incroyablement acceptants et aimants, mais ce n’est pas sans son homophobie et son sectarisme. J’espère donc que la diffusion de mon histoire montrera aux gens l’accueil positif qu’ils peuvent recevoir de la communauté du rugby. De même, je souhaite que mon coming-out inspire d’autres athlètes, notamment la prochaine génération d’athlètes LGBTQI +, à ne pas ressentir le besoin de se retenir.
Suivant votre coming-out, avez-vous reçu des messages positifs des personnalités LGBTQI + dans le sport et de vos followers ?
Oui. J’ai vraiment été époustouflé par la quantité de messages positifs que j’ai reçus depuis mon coming-out. Plusieurs membres éminents de la communauté LGBTQI + se sont manifestés et m’ont dit combien ils appréciaient ce que j’ai fait et qu’ils en étaient touchés.
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J’ai également eu tellement d’anciens coéquipiers de rugby, d’amis, de connaissances et d’étrangers qui me contactent et me montrent de l’amour et du soutien. Toutefois, j’ai particulièrement été ému par les messages que j’ai reçus des Français. Je n’aurais jamais pu imaginer à quel point mon histoire aurait un impact sur ceux qui vivent si loin de chez moi.
En conséquence, vous envisagez de rendre le rugby plus inclusif, cette année. Comment allez-vous le faire ?
J’ai créé @thatgayrugger sur Instagram comme un moyen de normaliser le fait d’être un joueur de rugby gay et de donner aux gens qui sont inspirés par mon histoire un moyen de se connecter avec moi et de suivre mon parcours. Le but ultime est d’être aussi visible que possible et de montrer à la prochaine génération d’athlètes LGBTQI + qu’ils peuvent viser aussi haut qu’ils le souhaitent tout en restant fidèles à eux-mêmes.
J’aimerais également organiser des collectes de fonds au profit des associations engagées à rendre le rugby plus inclusif pour tous. Je crois que le changement le plus marquant commence localement et je veux redonner autant que possible à la communauté du rugby de Boston, puis l’élargir à partir de là. Je vais aussi collaborer avec la North American Inclusive Gay Rugby Organization pour essayer de réfléchir à la meilleure façon d’avoir un impact sur la communauté gay américaine.