Philadelphie : La Liberty Bell, Rocky Balboa, le film emblématique de 1993 au nom de la ville… Et, désormais, le mouvement MoreColorMorePride. C’est dans cette métropole de la côte Ouest à mi-chemin entre New York et Washington D.C qu’ont été ajoutées cette année de nouvelles rayures pour la diversité. Si chaque couleur est une facette de la cause LGBTQ+, le drapeau de 1978 se modernise à mesure que les différences sont reconnues, comme ici la pluralité de genres et de couleurs. Regard outre-Atlantique sur un nouveau symbole de progrès.
Le nouveau drapeau des fiertés de Philadelphia présenté lors du Flag Day
Malgré un nouveau président pas vraiment favorable aux avancées des droits LGBTQ+, les États-Unis semblent multiplier les mesures progressistes en faveur de notre communauté. Si l’industrie hollywoodienne a mis en lumière le long-métrage Moonlight en lui attribuant l’oscar suprême l’hiver dernier, la ville de Philadelphie semble avoir fait tout autant d’émules lors du Flag Day en dévoilant deux nouvelles rayures – une noire et une marron – celles-ci ayant pour visée d’inclure les minorités « ethniques » souvent moins visibles et plus discriminées. Rappelons également que cette idée novatrice n’a pas vu le jour en n’importe quel endroit : Si le film cité plus haut Philadelphia a fait de cette métropole un haut-lieu de la lutte contre le VIH/Sida, celle-ci est aussi l’une des premières du pays à avoir défilé en faveurs de la reconnaissance et des droits des personnes LGBTQ+.
Vidéo de présentation
Pour ces raisons, l’agence de pub Tierney a créé ce drapeau. Ces derniers présentent néanmoins cette réalisation comme « un début ». Originaires d’une ville dont le célèbre quartier gay a pu connaître des discriminations raciales au fil des ans, c’est donc dans une démarche de reconnaissance de cette différence et des conséquences qu’elle peut impliquer dans les sphères publique comme privée que ces rayures ont été ajoutées.
C’EST DONC DANS UNE DÉMARCHE DE RECONNAISSANCE DE CETTE DIFFÉRENCE ET DES CONSÉQUENCES QU’ELLE PEUT IMPLIQUER DANS LES SPHÈRES PUBLIQUE COMME PRIVÉE QUE CES RAYURES ONT ÉTÉ AJOUTÉES.
Néanmoins, celles-ci ont causé de vives réactions sur les réseaux sociaux américains, de la part d’opposants à la cause LGBTQ+ comme de celle de ses partisans. Ces derniers arguent que la couleur de peau n’a rien à voir avec les combats de la communauté, tandis que la majorité des voix exprimées de la part des intéressés se réjouit de cette reconnaissance.
Par exemple, Abdul-Aliy Muhammad, co-fondateur du « Philadelphia’s Black and Brown Workers Collective », a déclaré en réaction aux commentaires criant à l’amalgame qu’il « s’agit bien d’une réalité que nous vivons et ressentons quotidiennement. » (« This is real, this is lived and this is felt by us on a daily basis. »)
« IL S’AGIT BIEN D’UNE RÉALITÉ QUE NOUS VIVONS ET RESSENTONS QUOTIDIENNEMENT. »
Quant à Amber Hikes, directrice du Philadelphia’s Office of LGBT Affairs et se définit comme « femme noire et queer », elle s’est exprimé pour rappeler le slogan international datant de la crise du VIH/SIDA « Silence = Mort ». Par celui-ci, cette représentante de la communauté a ainsi argué : « not having these conversations will not get us anywhere. Conversation is essential to our growth as a community. » (= Ne pas avoir ces discussions ne nous mènera nulle part. la discussion est essentielle à notre développement en tant que communauté).
Abdul-Aliy Muhammad (gauche), Amber Hikes (droite)
Ainsi favorables ou non à cet ajout symbolique, les membres de la communauté LGBTQ+ (dont ses sympathisants) ont, par ce débat de société, une nouvelle thématique sur laquelle s’ouvrir et avancer en vue de la reconnaissance et des droits d’une cause qui a toujours mis un point d’honneur à reconnaître toutes les diversités.