Le service de santé publique de San Francisco a supprimé une interdiction sur les bains publics datant des années 1980, le 28 janvier 2021. La mesure a été mise en place à l’époque de l’épidémie du sida afin de limiter la propagation du virus. Depuis, ces lieux importants pour la communauté LGBTQ ont été interdits dans la métropole américaine … jusqu’à aujourd’hui.
Les mesures introduites au milieu des années 1980 ont en effet inclus l’interdiction des chambres privées avec des portes verrouillées et l’obligation de surveiller le sexe des clients. Ceci fait, les bains publics ne pouvaient plus fonctionner. Il n’est donc resté qu’un seul bain dans la région, actuellement fermé à cause de la crise du COVID-19, et un sexe club dans le quartier de Castro, qui a fermé ces cabines individuelles.
Une fois l’interdiction supprimée, les entrepreneurs peuvent soumettre un permis demandant la création de bains publics traditionnels, y compris avec des chambres privées verrouillées.
Les nouvelles règles
« C’est symboliquement significatif en ce moment. C’est désormais une question de vision et de capacité des entrepreneurs, si ces lieux peuvent exister normalement » , a dit au Bay Area Reporter Rafael Mandelman, le superviseur du district 8. C’est Mandelman, qui a fait une campagne contre les règles.
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« Ce sont des règles raisonnables pour le fonctionnement d’un bain public, et c’est ce que nous voulions. » a-t-il ajouté. D’après Mandelman, cette décision pourrait intégrer les bains publics dans la reprise économique de la région qui est une destination populaire pour le tourisme gay.
Cependant, les bains publics doivent suivre des règles strictes pour pouvoir fonctionner. Pour limiter au maximum les risques, des panneaux en plusieurs langues dans les lieux doivent alerter les clients de la transmission élevé des IST. Entre autres règles : l’interdiction de la prostitution au sein des bains et la consommation d’alcool, l’obligation de fournir des installations de lavage avec l’eau courante, désinfectant pour les mains, savon, serviettes, et la distribution (incluse dans les tarifs) des préservatifs et du lubrifiant. Des personnes enivrées ne pourront pas entrer dans les bains et saunas.
L’interdiction
En 1984, San Francisco a intenté une action en justice contre les exploitants de saunas et de bains gays, ce qui les a empêchés d’avoir des chambres et des cabines de verrouillage. À cette époque-là, il y avait entre 20 et 30 saunas dans la ville. L’année suivante, le département de la santé de la ville de New York a imposé la fermeture des bains publics gays de la ville. « Aujourd’hui, grâce à la PrEP et à la réduction des diagnostics de VIH à moins de 200 à San Francisco pour la première fois depuis les années 1980, ces réglementations doivent être modifiés. » ajoute Mandelman. Un changement important dans une ville qui se veut de plus en plus inclusive !