Depuis début septembre, les éditions de la Trémie apportent un souffle à la littérature LGBTIQ, à Lille. Avec quatre livres à son actif, cette maison se positionne dans le sillon de son concurrent, l’historique Textes Gais. Les responsables de l’enseigne y reviennent longuement.
Ce projet répond-il à un manque de représentation de cette culture dans le milieu de l’édition ?
Effectivement. La littérature LGBTIQ regorge de trésors méconnus, et l’offre n’a jamais été aussi riche. Notre premier enjeu est donc de mettre en lumière ce que les écrivain.e.s peuvent apporter au public, les aider à traiter leur sujet de la meilleure façon.
Notre mission consiste à faire en sorte qu’une idée puisse devenir un bel objet. Nous croyons en la force du collectif et nous n’avons pas une vision pyramidale de l’organisation de l’Édition.
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Un texte est une part de soi que l’on offre généreusement à la lecture. Il y a derrière chaque bouquin beaucoup d’heures de travail. Nous devons valoriser ceci avec fierté et c’est la raison pour laquelle nous ne publions que des livres brochés que nous irons défendre bec et ongles.
Comment entendez-vous vous démarquer d’une maison d’édition comme Textes Gais ?
Nous mettons un point d’honneur à accompagner nos Auteur.rice.s, notamment lors de nombreuses relectures de leurs ouvrages, leurs contenus de façon à répondre aux attentes de notre public. Même si nous n’acceptons que des œuvres terminées et corrigées, nous revenons en détail sur chaque élément essentiel.
Nous incluons nos écrivain.e.s dans les différentes étapes de création d’un texte Nous n’hésitons pas à leur demander leur avis, de façon à ce qu’ils se sentent valorisés, et nous les suivons dans la promotion de leurs récits. Nous sommes des artisans du livre, respectons leur prose et ne comptons pas déshumaniser ce processus. Et puis, notre collaboration est un travail d’équipe.
Pour le moment, vous allez publier quatre bouquins sous Éditions de la Trémie. Mais, y en aura-t-il d’autres ?
Bien sûr. Nous avons sélectionné deux autres manuscrits que nous éditerons courant 2022. Il y aura un auteur béninois, qui va revenir sur les répressions de l’homosexualité dans son pays natal. Ensuite, nous sortirons aussi l’autobiographie d’un activiste et artiste queer, qui officiel dans le milieu du X et du théâtre underground, en particulier autour de sa transition.
De quelle manière allez-vous faire connaître votre maison d’édition, suivant cela ?
Pour l’heure, nous nous consacrons davantage à donner une première visibilité à nos quatre ouvrages (L’instant X, 66 chroniques sexo, Explosion des secrets, Amours & Révoltes) et nous attendons avec prudence, les premiers retours du lectorat. C’est avec et pour lui que nous déciderons du moment opportun.
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Ceci dit, nous participerons au salon LGBTIQ de Lille les 4 et 5 février 2022. Dans le courant de l’année, notre principal enjeu sera d’aller partout et chaque fois que possible, à la rencontre de nos lectrices et lecteurs.
Finalement, êtes-vous confiant sur le bon accueil de votre initiative ?
Oui et non. Nous sommes Auteurs et Artistes avant tout. Il y a une part évidente de stress, mêlée aux sentiments de fierté que nous éprouvons. Nous nous sommes investis et nous aimerions que les premiers retours dépassent nos attentes.
Nous avons conscience que nos ouvrages ne plairont pas à tout le monde, mais nous sommes assez satisfaits des premières impressions sur nos réseaux que nous souhaitons voir se développer davantage.